Qu'est-ce que j'en attendais au juste? Rien et beaucoup, sans doute. J'ai été à leur début, à l'époque artisanale ou je les filmais avec une vieille caméra dont les batteries se déchargeaient si vite que j'avais à peine le temps d'aller à la sacristie récupérer la suivante, où nous coupions dans les bois des branches de sapin pour confectionner des couronnes de Noël à vendre pour récupérer quelques sous destinés aux déplacements (je me souviens encore: le premier fut à Grenoble), où tout se faisait dans une fête permanente qui occupait la moitié de nos nuits. Puis des voyages plus lointains: l'Allemagne, l’Écosse, la Russie... Je les ai quittés lorsque Pierre est tombé malade.
Hier, c'était le 25° anniversaire. Grande salle antique de Lyon, bondée sous une chaleur quasi saharienne. Il fallait y tenir pour aller les entendre chanter: quartier bouclé, impossible de trouver une place de stationnement, entrée par le bas du théâtre, obligés par les barrières de monter tout en haut avant de redescendre. Nous avons tout supporté. Les choses ont commencé à se gâter lorsque Isabelle m'a appelé sur mon portable pour me dire que, bien qu'handicapée, on lui refusait l'entrée par le haut. Elle a tout de même fini par avoir gain de cause lorsque je lui ai conseillé de demander son nom au cerbère de service.
Et puis le concert: sono réglée trop fort, démarrage avec la chanson qui a fait leur succès dans un film et que j'ai entendu répéter pendant plus d'un an (ras le bol!), deux chants sacrés dans la soirée et, pour le reste, des chansons des Beatles massacrées pour certaines, des solistes à la voix aigre et prétentieuse, un jeune adulte, fils de célébrités du show-bis, qui n'avait rien à faire là. Seule une petite fille s'en est admirablement sortie dans son interprétation de L'Hymne à l'amour d’Édith Piaf. Mais est-ce vraiment une chanson pour son âge? (Je me ferais teindre en blonde,....). Bref: du commercial de qualité médiocre et le pire, c'est que la plupart des spectateurs avaient l'air enchanté.
Je ne suis pas triste de ne plus faire partie du voyage, tant l'égo du chef de chœur a grossi en proportions de son estomac!
lundi 25 juin 2012
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11 commentaires:
C'est triste mais au fond terriblement symptomatique de ce qui se trame depuis quelques années.
Nicolas: je ne suis pas triste: ça confirme ce que je pensais depuis longtemps.
C'est malin, maintenant je vais avoir dans la tête "Vois sur ton chemin" toute la journée :D
Pendant ce temps moi j'étais à un super concert de rapp à Genève :D
Une chaleur quasi saharienne ! Eh bien, on en est loin ici !
L'égo proportionnel à l'estomac ? Curieux, cela n'est pas si courant de mon point de vue.
Je peux te dire, pour en avoir beaucoup côtoyé professionnellement, que l'hypertrophie du moi est la maladie génétique et souvent incurable des chefs de chœur. Contrairement au chef d'orchestre qui ne fait pas sa vie avec un seul ensemble, dans tout chef de chœur amateur un leader charismatique sommeille...
Valérie: alors tu imagines, moi, pendant un an!
Cornus: tu ne le connais pas!
P.P: oui, j'avais cru m'en rendre compte à l'époque où j'en ai côtoyé quelques-uns. En plus, un vrai panier de crabes!
Tu as raison je ne le connais pas. Je me disais que s'il avait un gros estomac, c'est qu'il mangeait bon, mais comme tu le suggère, j'en ferais juste un vulgaire baffreur et non un gourmet.
Ah ! "A Cœur Joie" et son créateur le lyonnais et fort pétainiste César Geoffray...
Toute une époque de petits chefs, et de grands rassemblements à Vaison la Romaine...
P.P: les Choralies existent-elles toujours?
Je le crains...
P?P: je viens de vérifier, les Chorégies existent toujours à Vaison la Romaine.
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