Les cadeaux de Noël. Je n'ai pas grand souvenir de ceux que l'on m'a offerts dans mon enfance.
C'étaient en général des choses utiles: pulls, bonnets, pantalons, paire de chaussures. Un album géant de Spirou pourtant, une fois, dans lequel j'ai passé des heures de lecture, en particulier sur Les Histoires de l'oncle Paul. Un remonte-pentes pour skieurs miniatures, jouet aussi imbécile qu'inutile, surtout à l'âge que j'avais quand je l'ai reçu. Je m'en souviens comme d'une gifle: on m'infantilisait.
Celui dont j'ai le meilleur souvenir, c'est un petit nécessaire pour moulages de plâtre. Dans la boîte, on avait droit à un sachet de plâtre fin, deux ou trois tubes de peinture et deux moules en caoutchouc, début d'une série que l'on pouvait compléter en achetant séparément les autres modèles.
Pour moi, on avait choisi Thierry et Isabelle, dont tous ceux qui étaient enfants dans les années soixante se souviennent, tant le feuilleton télévisé a eu de succès en ce temps-là: Thierry la Fronde et sa fidèle fiancée Isabelle. Mais, si les images à la télévision étaient en noir et blanc, les petites statuettes de plâtre, elles, s'embellissaient de couleurs chaudes et vives, rouge, jaune, bleu, vert, qu'il fallait délicatement répartir sans déborder à l'aide d'un petit pinceau. Mais lorsqu'on parvenait à cette étape, la statuette était presque sauvée.
Auparavant, il fallait éviter nombre d'erreurs rédhibitoires: bien remplir le moule de plâtre liquide, en n'y laissant aucune bulle, disgracieuse une fois le plâtre sec, veiller en particulier à ce que la tête soit bien pleine et le cou également, car, trop étroit, il risquait de lâcher lorsqu'on démoulait le modèle. Il fallait, si cela s'était produit et si l'on arrivait tout de même à extraire du caoutchouc le petit bout de tête, la recoller méticuleusement sur le tronc, ce qui n'allait pas sans mal et laissait invariablement une cicatrice difficile à cacher même sous une couche de peinture plus épaisse. Il fallait aussi patiemment attendre que le plâtre ait perdu toute son humidité car les couleurs appliquées sur la surface humide n'était pas du meilleur effet.
Malgré toutes ses difficultés, et après un nombre incalculable de ratés, je réussis finalement à produire suffisamment d'exemplaires de Thierry (c'était, bien sûr, mon préféré) pour les disperser autour de moi en cadeaux que je trouvais sublimes. Je me souviens avoir offert le couple à cette cousine Rose dont j'ai déjà parlé. Je suis presque sûr qu'aujourd'hui encore, ils sont tous les deux quelque part au fond de l'une de ses vitrines.
Je n'ai jamais su ce qu'était devenu mon jouet favori par la suite. La main de mon père était sans doute passée par là!
mardi 16 décembre 2008
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3 commentaires:
Mais c'est très bien les cadeaux utiles.
Même pour les enfants quand on le peut parce que jouer reste utile.
Mako Moulages !! Mon Dieu... Encore un autre point commun... Je raffolais littéralement de ce truc. Mais moi, on ne me l'avait pas offert pour Noel, c'était un copain qui m'avait prêté les petits moules en caoutchouc.
L'épisode de la décapitation quasi inévitable des statuettes, en démoulant ! Je m'en souviens comme si c'était hier !
Ma série à moi, c'était Donald, Picsou, Mickey, etc. Bien moins sexy que Thierry la Fronde, c'est vrai. Hummm, Jean-Claude Drouot dans les années 60... Déjà très jeune, je trouvais ça absolument fascinant..... ;-)
Je ne comprends pas ta deuxième phrase, Olivier.
Oui, c'est bien Mako Moulages, Lancelot. Tu te souviens sans doute toi aussi du collant de Thierry la Fronde!...
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