Ouf! Oui, ouf, et en même temps aïe, aïe, aïe! Je suis en vacances, depuis quelques heures.
L'année civile s'est terminée pour nous par un pique-nique en salle des professeurs, du sucré, du salé, des boissons avec et sans alcool. Encore un petit discours et les conversations sont allées bon train. Comme d'habitude, je n'étais pas là. Physiquement oui, mais pas dans ma tête. Je n'aime pas les grands rassemblements, j'apprécie les individus, pas les foules.
Et puis je savais que je devais partir tôt pour mon rendez-vous en urologie (résultat: une IRM à effectuer en Janvier. Rien de très alarmant mais ça m'occupe parfois un peu trop l'esprit). Je crois en fait que, lorsque je suis fatigué, au lieu de vouloir à tout prix poursuivre, je devrais arrêter et réellement me reposer. Je n'apprécie jamais rien si la fatigue est là, et je m'en veux de ne pas apprécier. Je suis un affreux égoïste: les autres font des efforts, pas moi. Je deviens grincheux, j'en veux à la terre entière et j'essaie d'expliquer par des centaines de raisons différentes ce creux dans la poitrine qui n'est dû qu'à une chose: la fatigue.
Ainsi, j'ai devant moi quinze jours entiers de liberté quasi absolue. Je sais que j'ai des tas de choses à faire, des tas de plaisirs à goûter, des tas de bons moments à vivre et pourtant cette liberté m'angoisse, je n'ai de cesse de l'avoir organisée, planifiée, rendue parfois invivable à force d'obligations et de devoirs que je me serai imposés. Avant, avec Pierre, je ne me posais pas la question. Il y avait des rites, institués par l'un ou par l'autre, et nous nous y conformions de bonne grâce, à deux, parce que c'était aussi une façon de nous aimer.
Aujourd'hui, je n'ai plus de rites, pas de ceux-ci en tout cas, et j'ai parfois peur de me retrouver face à moi-même. Pourtant je ne m'ennuie jamais, je m'intéresse à des tonnes de choses, j'aime une certaine solitude. Alors? Alors je le disais au début, je suis fatigué, normal en fin de trimestre, et quand je suis fatigué, je n'apprécie rien. Tout à fait logique, dans ce cas-là, que j'écrive un billet pareil. Mais qu'on ne s'y trompe pas: ce n'est pas une plainte, c'est une constatation, la constatation amère d'un enfant gâté qui a toujours besoin que l'on s'occupe de lui et que ce besoin exaspère.
Seuls points positifs ce soir: j'ai eu le temps de descendre les poubelles et j'ai arrosé mes plantes. L'abutilon fleurit encore mais l'arbre à perruches est mort.
PS: en me relisant, je me rends compte que je raconte n'importe quoi. Il y a eu beaucoup d'autres points positifs dans la journée, mais il a sans doute fallu que j'écrive les lignes qui précèdent pour m'en débarrasser et découvrir le bon côté. La gentillesse des élèves, en mots ou en cadeaux: des vœux de bonnes fêtes à n'en plus finir, un ballotin de truffes au chocolat noir et une bouteille de Chablis (en plus, ils ont bon goût!). La complicité avec Stéphane. Le beau sourire de Nicolas. Le message de J. sur mon portable. De quoi se plaint-on?
vendredi 19 décembre 2008
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4 commentaires:
J'aurais presque pu écrire ça !
Mais oui de quoi se plaint-on ? Rhooooo.... On a même eu droit à la volaille qui piaille avant de partir.
Tu as simplement besoin que l'on te couve, on en a tous besoin parfois.
LOL... Le commentaire d'Olivier me TORD DE RIRE...
Quand t'es pas Prof, t'es Grincheux... Mais y a d'autres options ! Tiens, sans parler de Joyeux, y a Dormeur non ? Bon, je t'épargne Simplet, ce serait insultant, et Atchoum, parce que ce serait dommage en période de vacances... Et Timide ...? Si tu faisais ton Timide ?
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