Pour les grands malades, on peut parfois le supposer, sans certitude pourtant. Lorsque Pierre est mort, on m'avait dit que rien ne se passerait ce jour-là et que je pouvais rentrer chez moi me reposer (j'avais passé les dernières nuits à la clinique).
Pour d'autres, la mort est brusque. On les voit une dernière fois, sans le savoir, on leur sourit, on fait un petit coucou de la main, pensant les revoir bientôt, et on ne les revoit pas.
Parfois, on ressent comme un malaise prémonitoire. Ce fut le cas pour Yvon : avant de le découvrir pendu derrière sa porte, j'avais été très mal toute la journée.
Je perds beaucoup d'amis en ce moment. Ils étaient plus âgés que moi et je pourrais penser que c'était dans la logique des choses. Mais la mort montre-t-elle une quelconque logique ?
Pardon pour ce petit accès de mélancolie.
Mélancolie (1894), Edvard Munch |
4 commentaires:
Tu es pardonné, le même me saisit de plus en plus souvent. Traitreusement, toujours.
Bon, je le vois avec mon père... qui avec son âge voit aussi beaucoup d'amis plus jeunes que lui disparaître. Il y a quelques semaines, il a assisté à une réunion car il est question de réaliser un film sur l'usine dans laquelle il avait travaillé le plus longtemps, usine assez imposante et aujourd'hui totalement disparue. Et il se trouve que sur les centaines de salariés, il est désormais le plus âgé relativement en forme (d'autres un peu plus âgés ont perdu la tête ou sont en EHPAD).
Et pas la peine de demander pardon, on comprend...
Plume : je me sens moins seul.
Cornus : comme on dit, c'est la vie ...
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