samedi 4 novembre 2023

Rencontres familiales (5)

Départ pour Lyon en début d'après-midi. J'ai l'intention de passer par Saint-Bonnet-le-Château (Loire)  pour revoir la Collégiale et, mais sans espoir, ses momies. Je les ai vues étant enfant mais depuis de nombreuses années, vues leurs dégradations suite aux respirations des visiteurs, elles ne sont plus montrées au public. 

Jusqu'en 722, l'agglomération gallo-romaine s'appelle Castrum Vari alors que s'y arrête le cortège funèbre des  reliques de saint Bonnet, ancien évêque auvergnat, allant de Lyon à Clermont-Ferrand. La ville le prend alors comme « parrain » et devient Saint-Bonnet-le-Castel.

En 1562, le baron des Adrets, chef protestant, s'empare de la ville ; il saccage l'église, en brûle les archives ; il pille, incendie la ville et massacre la population. En 1754, le contrebandier Mandrin passe à Saint-Bonnet et y rançonne les notables et les employés de la ferme générale. Une porte ancienne rappelle son passage. La Révolution de 1789 touche Saint-Bonnet comme le reste de la France ; la ville s'appelle alors Bonnet-la-Montagne. Au XXe siècle, les travailleurs du fer, maintenant leur longue tradition, inventent et exploitent la boule à jouer, en acier (la boule Obut). 

La Collégiale Saint-Bonnet est mentionnée dès 1225. L'édifice actuel est construit à partir du , date gravée dans la crypte. Elle comporte plusieurs chapelles, un ancien couvent et une grande salle. Elle est surtout connue pour ses peintures murales du XVe siècle et pour sa bibliothèque renfermant de nombreux incunables. Elle comporte, en outre, la plus riche collection d'ornements religieux anciens du département et abrite des "momies". Si la plupart de ses caveaux ont été violés et pillés à la Révolution, on retrouve, lors de réparations en 1817, dans celui de la dernière chapelle, une quarantaine de squelettes conservés grâce à l'alun et à l' arsenic du sol (on ne sait pas qui sont ces corps ni pourquoi ils se trouvent là, ni même depuis quand ils y sont). Il pourrait s'agir de victimes du baron des Adrets qui sévit dans la région en 1562. Des recherches au carbone 14 montrent que les momies dataient des XVe, XVIe et XVIIe siècles. Il s'agit du caveau d'une famille de notables locale.

Las ! Non seulement je ne reverrai pas les momies mais la Collégiale elle-même ne se visite que les samedis et dimanches ..... et nous étions mardi !









Au loin, la plaine du Forez







Cette photo est exposée sur une placette près de la Collégiale











4 commentaires:

karagar a dit…

elle a l'air drôlement monumentale cette collégiale, et beaucoup de belle maisons médiévales et première renaissance !

karagar a dit…

j'ai étudié la question, me plait de plus ne plus

Cornus a dit…

Un incontournable. En 2012, un dimanche 30 décembre après-midi, elle était pourtant fermée ! Idem pour l'église de Saint-Symphorien-sur-Coise qui ne doit être ouverte que lors des messes. Cela m'énerve ! Sinon, je ne me souvenais pas que c'était aussi joli ! A noter aussi qu'outre Obut, il y a une usine de Chapuis (un des derniers manufacturiers d'armes de chasse fabriquées en France, un autre étant à Saint-Etienne).

Calyste a dit…

Karagar : pour quand un voyage par ici ?

Cornus : moi non plus, je ne me souvenais pas. Et pour l'armurerie, tu as parfaitement raison.