Cela ne dit plus grand chose aujourd'hui, et pourtant que d'efforts les instituteurs n'ont-ils pas autrefois déployés pour que l'un des élèves qu'ils présentaient soit couronné de ce titre !
Je parle bien sûr du certificat d'études primaires, que les familles allaient jusqu'à encadrer et accrocher sur le mur de la pièce principale. Il fut créé par une circulaire du 20 août 1866 de Victor Duruy, ministre de l'Instruction publique de Napoléon III. Au départ, son organisation est assurée par les conseils généraux et il fallut attendre 1882 pour que, selon la décision de Jules Ferry, l'examen soit organisé sur une base nationale.
Le "certif" ! Sésame absolu pour les jeunes paysans désirant entrer dans la fonction publique en profitant de ce moteur puissant d'ascension sociale. D'autant plus désiré que, même après la seconde guerre mondiale, il ne fut accordé qu'à la moitié d'une tranche d'âge.
Ma mère m'a contraint à le passer alors que j'étais déjà dans le secondaire. On imagine la peur que j'avais de le rater ! Pas beaucoup de souvenirs des épreuves que j'ai eu à y affronter, si ce n'est la lecture d'un thermomètre médical, une question sur le plus long fleuve de France (là, pas de problème) et une épreuve de chant portant sur une chanson patriotique (pas La Marseillaise mais, si je me souviens bien, Le Chant du départ).
J'ai réussi, pas premier du canton, certes, mais j'ai réussi. C'était ma première réussite, probablement celle qui m'est le plus chère, même s'il ne m'a jamais servi à rien. Mon certificat dort depuis longtemps dans un dossier de mon bureau regroupant les attestations d'examens ou concours réussis. C'est de loin le plus imposant et le plus décoré, les autres rétrécissant de plus en plus au fur et à mesure que la difficulté grandissait, mon capes ayant à peu près la taille d'un flyer publicitaire (pardon pour l'anglicisme, Messieurs Duruy et Ferry !).
mardi 20 août 2019
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4 commentaires:
Affichette ?
Jérôme : le mot me semblait évoquer quelque chose de plus grand.
Je n'ai pas connu, cela ne se pratiquait plus officiellement à l'époque. Mes parents m'en ont pourtant pas mal parlé...
Cornus : à l'occasion, je te montrerai à quoi ressemble le diplôme papier.
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