vendredi 24 janvier 2014

Obsession

L'expérience consistant à écrire un texte plus long qu'à l'accoutumée et surtout en principe destiné à être édité est toute nouvelle pour moi. Hormis quelques "romans" écrits dans mon adolescence et, à la relecture plus tardive, ne valant pas tripette, je n'ai jamais eu à m'absorber dans une telle tâche.

Car c'est bien d'une "absorption"  dont il s'agit. J'ai beau physiquement ne pas y consacrer tout mon temps, il n'en reste pas moins que j'en ai le cerveau assailli. Je me couche en y pensant, je me lève en y pensant (il se trouve peut-être que j'en rêve aussi la nuit, mais ça, je ne peux le dire), je mange en y pensant, je conduis en y pensant... De quoi parler d'abord ? Ce texte écrit il y a quelques années dans ce blog pourrait-il, mutatis mutandis, convenir ? Puis-je citer des noms ? De lieux ? De personnes ? Ici, ai-je été assez clair ? Là, n'est-ce pas aller trop loin ? Ce que j'ai écrit, est-ce bien ce que je pense ? Ne me suis-je pas laissé entraîner par ma pensée, par une trop grande nostalgie ou par une rancune momentanée ?

Bref, en ce moment, ce projet me prend la tête. Ce n'est pas forcément désagréable mais c'est nouveau pour moi. Mes petits camarades de blog qui, eux, ont déjà eu l'expérience de ce genre de choses (suivez mon regard) pourraient-ils, sur ce point, éclairer ma lanterne ?

8 commentaires:

CHROUM-BADABAN a dit…

C'est normal, tout à fait normal !
Sur un projet de création comme ça, j'ai trouvé une parade... Je me mets encore plus de pression (pain) sur la planche en ajoutant un ou deux projets supplémentaires.
Ainsi le projet initial est ralenti, de facto ! Cela permet de prendre une relative distance...

plumequivole a dit…

Éclairer ta lanterne je n'en suis pas sûre (au fait pourquoi me sens-je visée, moi ? :) ). Mais dire que je comprends ton état d'esprit actuel est peu dire. Écrire un livre c'est se condamner à la monomanie, j'en suis absolument persuadée. Pour un temps heureusement... Mais quel plaisir aussi !
Et fais gaffe, c'est une maladie à récidive dont on a aucune envie de guérir !

plumequivole a dit…

Mais on dirait que les moments de rémission sont les plus difficiles. J'en suis à ma dixième rechute grave et là...je ne vois rien venir !

Cornus a dit…

On ressent la même chose dès que l'on se concentre pour écrire quelque chose de consistant. Dans mon boulot actuel, je n'ai plus cette chance de ne pouvoir faire qu'une chose (ou peu de choses) à la fois, j'ai 36 dossiers sur le feu à la fois, ce qui est aussi usant.
Je t'envie. Bonne continuation.

Calyste a dit…

Chroum : c'est ce qui s'appelle soigner le mal par le mal.

Plume : déjà que je le suis déjà un peu, monomaniaque...

Cornus : merci à toi.

karagar a dit…

Je ferais quant à moi volontiers le pari que, cette éventualité ayant été évoquée il y a un moment si j'ai bonne mémoire, avant de s'être précisée récemment, ta tête y travaille depuis plus longtemps que tu ne le penses. Je veux dire par là qu'un texte d'importance, quelle qu'en, soit la teneur, mijote sur des années. N'est-ce pas parce qu’on s'écrit pour soi même des bribes de textes sous la coupole de son crâne, qu'un jour, las de cette unique résonance intra-crânienne, on s'arrange pour les faire lire?

Christophe a dit…

On espère avoir bientôt les "bonnes pages" !
:-)

Calyste a dit…

Christophe : arme-toi de patience !