Pierre-Jean Remy, je connaissais son nom. Tout juste, en plus de cela, un titre : Le Sac du palais d'été, qui lui avait valu le Prix Renaudot, et que je n'avais pas lu. A part ça, rien.
Alors, dernièrement, chez Emmaüs, je me suis laissé tenter par un vieux livre de poche au titre attrayant pour moi : Comédies italiennes. Et puis, je l'ai oublié dans un coin de ma chambre jusqu'à dernièrement.
Deux hommes, un anglais, Peter, homosexuel, et Jean, français et écrivain, amis de vieille date et vieillissants, correspondent par lettres, l'un depuis les vertes campagnes d'Albion, l'autre retiré dans une abbaye de Provence dont on devine vite qu'il s'agit de Sénanque. Des lettres écrites, au style très littéraire, et qui rappellent sans cesse leurs nombreux séjours en Italie en compagnie d'Antonia, une jeune femme mystérieuse.
Exercice de style ? Non, pas seulement car, bien vite, apparaissent les failles, les anciennes rancunes, les non-dits qui finiront par se dire et envahir la dernière partie de ce roman jusqu'à la tragique vérité finale.
Le principal intérêt de ce livre a été pour moi les souvenirs qu'il a fait ressurgir de mes voyages personnels, en Italie ou en Provence, et je ne sais si ce sont les lignes que je lisais ou mes propres réminiscences qui m'ont le plus ému. Ainsi, pendant plusieurs soirs, ai-je revu, en ouvrant le roman, cet amandier en fleurs que je photographiai en compagnie d'Amédé tout près de Gordes. Puis vinrent les paysages d'Ombrie et de Toscane, ceux plus arides de Sicile, en particulier Palerme et Ségeste, le temple perdu dans la campagne, seul vestige d'une ville autrefois prospère.
Je ne lisais pas, je voyageais.
jeudi 23 janvier 2014
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