Mes parents recevaient parfois lorsque j'étais enfant, le dimanche en général, et alors, il fallait se tenir à carreau, ne pas s'amuser à l'extérieur, ne pas salir les habits sortis pour la circonstance, "prendre ses précautions" avant le repas, c'est à dire ne pas demander d'aller aux toilettes alors que nous étions à table, faire attention à son langage, réduit, d'ailleurs au minimum puisque, en principe, seuls les adultes avaient le droit de participer à la conversation. Un jour donc que nous, les gamins, nous n'aimions guère, plus pourtant que celui de la lessive où ma mère n'était pas à prendre avec des pincettes, parce que certains des invités étaient finalement assez drôles.
Ces jours-là, mon père sortait une bouteille de "vin vieux". J'ai toujours vu du vin à la table de mes parents, même en semaine, mais celui-ci devait être exceptionnel puisque c'était du "vin vieux". Comme nous n'y avions pas droit, je n'ai jamais su exactement de quoi il s'agissait: un vin sirupeux? un vin vieilli en cave avant d'être consommé? un vin qui se démarquait du vin nouveau (mais je n'ai aucun souvenir d'avoir vu de ce dernier à l'époque)? Un vin, quoi qu'il en soit, qui devait mériter la table de fêtes puisque, même en prononçant ce nom, mon père donnait déjà l'impression d'y goûter en gourmet.
Aujourd'hui, je n'ai pas l'impression que cette expression s'emploie encore. Je resterai donc sur mes doutes, un peu comme pour un mythe que l'on a du mal à comprendre.
lundi 8 octobre 2012
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12 commentaires:
J'ai une hypothèse sur le "vin vieux". Mon grand-père maternel faisait du vin pour lui, mais en vendait aussi un peu. Ce qui se faisait à l'époque, c'était le vin de l'année qui était tiré au tonneau au fur et à mesure. Je pense que tout le vin produit n'atteignait pour ainsi dire jamais deux ans après la vendange. Mais les bonnes années, il arrivait que mon grand-père mette du vin en bouteilles pour le conserver plus longtemps et afin qu'il s'assouplisse et développe d'autres bouquets et saveurs. On peut penser que c'était une chose comme ça qui était mis sur la table lors de ces dimanches spéciaux. Ou alors il s'agissait d'un vin d'un vignoble un peu plus prestigieux, mais cette hypothèse est trop évidente et on peut penser que l'on n'aurait pas appeler ça "vin vieux".
" faire attention à son langage, réduit, d'ailleurs au minimum puisque, en principe, seuls les adultes avaient le droit de participer à la conversation."
Tu te rends compte quand on est le septième et le dernier ? eh bien on n' a pas le choix, on parle vite, très vite pour être sûr d'arriver jusqu'au bout. Je parle toujours vite, très vite ...
(..)Comme nous n'y avions pas droit, je n'ai jamais su exactement de quoi il s'agissait
Mais tu ne l'as jamais goûté en cachette ? vraiment ?
Ce mystère du vin me ravive des souvenirs anciens d'enfant de chœur...
Cornus: je crois pourtant que c'est ta dernière hypothèse la plus probable.
P.P: moi, je suis l'aîné de quatre, mais élevé le plus à l'ancienne. Les autres ont eu plus de liberté dans bien des domaines.
Jean-Pierre: j'étais à l'époque un enfant très sage et obéissant. Non, je ne me souviens pas d'avoir transgresser cet interdit. A peine quelques temps plus trad, j'ai ai transgressé d'autres, plus importants et plus "enivrants"!
Du Côtes du Rhône ou du Bourgogne, j'ose espérer.
Cornus: du Côte du Rhône, sans doute, vue la région. mais je lui préfère nettement aujourd'hui le Bordeaux!
Cornus: CôteS
Préférer le Bordeaux au Côtes du Rhône peut se concevoir, mais...
Cornus: mais ?
Mais du moment que tu ne dis pas que tu préfères le Bordeaux au Bourgogne, ça peut aller !
Cornus: le vin de tous les jours serait le Bordeaux, le Bourgogne restant réservé pour de grandes occasions.
Ouf, l'honneur est sauf ! ;-)
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