mercredi 23 mai 2012
Pour le plaisir
Écrire pour le plaisir, sans rien avoir à dire, juste pour le plaisir. Écouter le cliquetis que font les doigts sur le clavier, comme autrefois l'on aimait tremper sa plume dans l'encrier et entendre le grincement du métal sur le papier qui se noircit, plus intime que celui de l'ardoise, plus pérenne aussi. Sentir sous la pulpe de chacun le contact à la fois dur et chaud des lettres qui ne demandent qu'à apparaître, qui ne s'inquiètent pas du sens et que parfois souligne le rouge du gendarme. Remplir une ligne puis l'autre, vite, comme si l'on avait à franchir un obstacle, tenter de rattraper le cerveau vagabond avant qu'il ne s'endorme. Ne penser à rien d'autre qu'à l'hédonisme immédiat que distille à la fois le contact et le non-sens, et le noir sur le blanc, négatif d'un cliché que l'on oubliera tout à l'heure. Pas de message, pas de plainte, juste ce petit plaisir d'avant coucher, inutile et stérile comme une somme que l'on ne lira pas, futile comme le bruit des gouttes frappant sur le carreau. Pas d'autre trace car demain asséché. Un mot qui fait écho, un autre lui répond, en majeur, en mineur, sans souci que d'harmonie des deux. Des mots qui sont musiques et qui ne disent rien, sauf au bout de mes doigts.
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6 commentaires:
C'est exactement ça.
Ta première phrase est dangereuse... heureusement que tu te rattrapes par la suite!
La Plume: ah, toi aussi ?
Charlus: attaque provocante, j'aime assez.
toujours à ton service!!
Personnellement, je n'aime pas écrire sur du papier. Je préfère tellement écrire sur un ordinateur. Mais je n'ai aucun plaisir des doigts. Seul le "sens" de ce que j'écris (ou de ce que j'ai imaginé, pensé, vécu ou la façon dont cela sera perçu...) peut me réjouir.
Charlus: je parlais de l'attaque de mon texte, sa première phrase. Je ne me suis en rien senti provoqué par toi!
Cornus: alors, c'est que je dois être un peu sensuel....
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