jeudi 10 mai 2012

Bravo à celui qui, devant le mime, osa !

Longtemps que je n'ai pas parlé du boulot. Cet après-midi, c'était improvisation. Non, pas moi, aucun de mes cours n'est réellement improvisé et je sais, sans toujours connaître les chemins que je vais emprunter, ceux que la situation va me dicter, je sais toujours  le but que je me suis fixé. Improvisation des élèves donc, en vue d'une séquence annoncée sur le théâtre. La dernière de l'année, déjà, et nous refermerons le livre pour la presque dernière fois.

Une classe de cinquième dans le théâtre de l'établissement , des préados à qui j'ai proposé diverses situations à mimer. Pas le droit de parler, rien que des gestes et des expressions du visage. Je les ai sentis ravis d'un côté et terrorisés de l'autre. C'est un âge où l'on n'aime pas se mettre en scène seul. En bande, c'est tellement plus facile. Alors, inventer une attitude corporelle, des déplacements, des grimaces pour rendre la joie, l'orgueil, la peur, la tristesse, se mettre dans la peau de celui qui est en retard, de celui qui a perdu quelque chose, au départ, ça ne les a pas emballés.

Au moment de passer, certains ont poursuivi dans la même veine pré-adolescente: "Non, non, Monsieur, pas moi le premier!" "Mais je n'y arrive pas, je ne sais pas quoi faire!" ' Trois minutes, mais c'est très long!". Quelques-uns n'ont pas réussi à garder une concentration suffisante pour entrer dans leur "rôle" et se sont vite mis à pouffer de rire en voyant leurs camarades les regarder évoluer. Ce sont en général les fiers-à-bras des cours de récréation, ceux qui se sont forgés un personnage de dominant et en sont prisonniers, ceux qui ne sont pas capables de supporter qu'on les mette en "danger".

Beaucoup cependant ont peu à peu pris ça au sérieux et ont fait leur possible pour rendre quelque chose qui, même si ce n'était pas inoubliable, avait au moins le mérite d'avoir été travaillé. J'ai vu une très belle colère, une excellente timide. Incontestablement, les filles sont meilleures dans ce jeu que les garçons! Peu ont pensé à utiliser les objets (bancs, chaises,...), qui se trouvaient par hasard sur scène aujourd'hui, pour appuyer leur pantomime mais ceux qui l'ont fait l'ont fait excellemment. Ils ont pour consigne de travailler leur intervention chez eux, en choisissant des ustensiles s'ils en ressentent le besoin, et rendez-vous dans quinze jours pour le résultat final. Je suis certain qu'il y en a qui s'en sortiront très bien.
(Pardon pour le mauvais jeu de mots dans le titre de ce billet! Je n'ai pas pu résister...)


5 commentaires:

Cornus a dit…

Au collège, jamais je n'ai connu de tels exercices, même approchant. Très chouette en tout cas.

Calyste a dit…

Cornus: mais fatigant!

laplumequivole a dit…

Et les adultes aussi ont du mal à se lâcher dans ce genre d'exercice, et comme pour tes ados, c'est souvent les grandes gueules soi-disant à l'aise qui n'y arrivent pas.

karagar a dit…

Le mimosa n'est plus de saison mais ta description de l'exerrcice me semble très juste.

Calyste a dit…

La Plume: je demande à mes élèves de le faire mais je ne sais pas ce que ça aurait donner si ça avait été moi.

Karagar: on verra ce que ça donne après travail dans quinze jours.