Des portes, par dizaines, par centaines, ouvertes, à l'infini, comme dans un rêve récurant. Quelques-unes fermées, plus loin, qu'on se dit qu'on aura tout le temps d'ouvrir. Alors, on avance. c'est grisant, le mouvement. on ne prend pas le temps de regarder sur le côté. Le paysage ne compte pas. Qu'importe! L'important, c'est la porte suivante. On entre, on sort, très vite. A peine le temps de sentir sur soi quelque brise que l'on trouverait sans doute bien agréable si l'on prenait la peine de s'arrêter un instant pour en remplir ses sens. Tout est clair, beau, lumineux. On est sûr que ce sera ainsi jusqu'au bout. aucune raison que ça s'arrête. On la mérite, cette joie. Il n'est qu'à nous, ce bien-être. Comment pourrait-il en être autrement?
Et puis, un jour, peut-être parce que la lumière a baissé, on a l'idée de se retourner et l'on s'aperçoit qu'elle se sont refermées une à une, toutes ces portes ouvertes autrefois. Bah! Il en reste tellement devant soi. On reprend sa route, en s'étonnant que le couloir devienne plus étroit, mais l'on passe, même s'il faut pour cela se contorsionner. La progression se ralentit. Qu'importe, on est encore sur la lancée, sur la vitesse acquise.
On arrive un jour dans une pièce bizarre: la porte n'est pas tout droit, en face, pour la première fois. Il faut la chercher un peu, sur un des côtés, en tâtonnant le long des murs . Et cette lumière qui ne cesse de décliner, et ces effluves qui se font de plus en plus imperceptibles. Mais l'on passe. Les suivantes, on sait qu'il faudra un peu de courage pour les trouver. Mais on en a encore du courage, même si le pas se fait plus lourd. On ne se retourne plus, on sait que ce n'est pas la peine. Derrière, c'est clos. N'en reste que le souvenir des parfums et du soleil.
Et puis, longtemps après, on se surprend à s'asseoir pour se reposer un instant. On se demande pourquoi on a ouvert toutes ces portes si c'est pour qu'elles se referment ensuite. On devine ce qu'il y a derrière la dernière: une obscurité profonde et le mur que l'on a toujours essayé d'éviter. Alors, on attend. Elle s'ouvrira bientôt d'elle-même, la porte ultime
samedi 12 mai 2012
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11 commentaires:
Mais la dernière porte est fermée à clef et d'ici qu'on retrouve le trousseau....
Je comprends, mais je ne te suis pas. A quoi ouvrir des portes ? Autant rester dehors ou dans la première pièce.
La porte ultime débouche sur l'inconnu : plaisir peut-être de le rencontrer enfin ?
Heu... la description de ce qu'il y a derrière la dernière porte est-elle celle d'un croyant?
La Plume: suffit de demander à Saint Pierre...
Cornus: au risque de ne pas savoir? Je suis trop curieux!
Dominique: a-t-on le choix ?
Jérôme: je te le dirai lorsque je l'aurai ouverte...
La question c'est est-ce moi qui me débranche ou ERDF qui me coupe le courant ?
Ipsa: si l'ampoule est usée, le résultat est le même. Première solution plutôt, à condition de pouvoir atteindre l'interrupteur...
Texte très bien fait puisqu'il me terrifie obsolument
Karagar: je crois que tu as très bien compris dans quel état d'esprit je l'ai écrit.
Et tout ceci en écoutant The doors.
J'aime la symbolique des portes.
Longtemps, j'ai eu une phobie des portes, je ne parvenais pas à les fermer parce que j'avais peur que quelqu'un de l'autre côté, force la porte.
Du coup, j'ai dormi jusqu'à peu avec ma porte ouverte...
Georges: Moi, c'était l'inverse pour celles des placards que je fermais systématiquement quand j'en trouvais une ouverte. Pour ma chambre, comme toi: il n'y a pas longtemps que je la ferme.
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