La force de la voix

Tout à l'heure, en faisant le ménage, j'écoutais France Inter. L'émission de Fabrice Drouelle, Affaires sensibles, portait sur le journal d'Anne Frank. Je me suis vu dans les années soixante, jeune ado, en train de le lire, je crois sur les conseils de ma mère. C'était, à l'époque, une version légèrement expurgée et donc plus courte que celle d'aujourd'hui. J'avais été bouleversé au point d'entreprendre moi-même l'écriture d'un journal intime (qui doit encore traîné au fond d'un tiroir ...). Quelques années plus tard, j'avais visité l'Annexe, à Amsterdam. J'étais quasiment seul sur les lieux, d'où encore une très forte émotion. 

Aujourd'hui, cette émotion est venue de la voix de son père, Otto, ainsi que de celle de la secrétaire qui a contribué à cacher la famille, « Miep » Gies. J'ignorais qu'il existait des enregistrements de ces deux "personnages" importants du Journal. J'ai arrêté mon ménage pour écouter attentivement, tant cela était prenant pour moi. C'est Miep (morte en 2010 à cent ans) qui a sauvé le Jourrnal avant de le confier à Otto, mort, lui, en 1980. Il était le seul survivant de la famille. Sa femme, Edith, et ses deux filles, Margot et Anne , sont mortes dans les camps d'extermination en 1945. 

La bibliothèque qui cachait la porte donnant accès à l'Annexe