Hier, c'était, officiellement, la journée contre l'homophobie. Je ne suis guère adepte de ces "journées" (de la femme, de la politesse...) qui, selon moi, devraient durer toute l'année et de façon naturelle. Cela me rappelle toujours ces opérations "bol de riz", une fois par an au collège, où l'on mangeait seulement un bol de riz tout en payant le prix habituel du repas, les bénéfices allant à une "bienfaisance" quelconque. Bonne occasion pour les bourgeois des alentours de se donner bonne conscience à moindre frais.
Mais celle-ci m'a donné le plaisir de voir, sur la 2, un documentaire dont j'avais entendu parler lors de sa sortie en 2012, je crois : Les Invisibles. Portraits de vieux et vieilles homosexuel(le)s, nés dans l'entre deux guerres, qui racontent la façon dont ils ont dû vivre leur "particularisme" dans une société encore très traditionnelle et très marquée par l'éducation religieuse.
Témoignages d'une époque que je ne crois pas aussi terminée qu'on veut bien le dire (l'homosexualité n'est plus un délit en France que depuis 1982 !), paroles vraies, parfois dramatiques, souvent drôles, toujours engagées, dont j'ai retrouvé quelques traces dans ma propre histoire, en particulier en ce qui concerne la religion.
Certains participants étaient très vieux et en couple. Sans doute quelques-uns sont-ils morts depuis. Et m'est venu la tristesse d'imaginer le survivant et sa solitude.
(Preuve que tout n'est pas encore changé : mon correcteur d'orthographe ne connaît pas "homophobie" et me propose "homophonie" !)
jeudi 18 mai 2017
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10 commentaires:
le sernier truc que j'ai reçu d'Amnésie Internationale....
Début avril, le quotidien indépendant russe Novaya Gazeta a révélé que plus d’une centaine d’hommes, suspectés d’être homosexuels, avaient été enlevés, torturés ou tués en Tchétchénie. Les autorités tchétchènes ont nié ces informations tout en proférant des menaces homophobes à peine voilées. Un comité d’enquête a finalement été mis en place par la Russie pour enquêter sur ces exactions. Nous devons faire pression sur le responsable de ce comité afin que des enquêtes impartiales et complètes soient menées au plus vite !
D’après nos informations, les hommes enlevés auraient subi des actes de torture ou d’autres mauvais traitements. Ils auraient été contraints de divulguer l’identité d’autres personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres de leur connaissance. Novaya Gazeta affirme détenir des informations vérifiées concernant au moins trois hommes exécutés par leurs ravisseurs, mais les sources du journal affirment qu’un plus grand nombre de personnes auraient été tuées.
Certains des hommes enlevés auraient depuis été rendus à leur famille, probablement car leurs ravisseurs n’ont pas pu vérifier leur orientation sexuelle. Ils restent cependant en grand danger en raison du climat d’homophobie locale.
Des membres de l’ONG Russian LGBT network ont confirmé ces informations, et ont ouvert une ligne téléphonique d’urgence pour aider les personnes qui auraient besoin de se mettre en sécurité en dehors de la région.
Sylvie Brigot-Vilain
Directrice générale d'Amnesty International
France
J'avais regardé ce doc à sa sortie. Très émouvant pour le courage de tous ces gens.
J'avais aussi entendu parler de ce documentaire, dans des termes équivalents.
L'équivalent du "bol de riz" que tu évoques se pratiquait (se pratique encore ?) dans l'ancienne école de Fromfrom, sauf que c'était un sandwich. Je pensais la même chose que toi de cette opération dont le principe "bon catho bien pensant et charitable" me donne des boutons.
Et encore vous n'avez pas fait des carrés de patchwork au crochet pour faire des couvertures aux petits noirs d'Afrique, ha ha ha, moi j'ai fait ça ! On m'a fait faire ça !
Chroum : je suis, hélas, au courant de toutes ces horreurs.
Plume : et pour la vérité de leur parole.
Cornus : ça vous chatouille ou ça vous grattouille ?
Plume : j'espère que tu en as conservé un comme couvre-lit ! :-)
Calyste, je ne devrais pas parler d'allergie, je sais trop bien ce que c'est, et je n'ai pas envie que ça recommence.
Au fait, mon traitement de texte connaît très bien l'homophobie, tout comme le correcteur intégré au Renard de feu !
Cornus : alors, c'est que le mien est un peu rétrograde !
Je me demande si je n'ai pas vu ce film avec Plume...
Karagar : elle seule peut te répondre !
Aiguillé par ton post et quelques remarques sur twitter et facebook, je l'ai regardé hier en replay (vu que je ne regarde pas la télé) et j'ai vraiment été surpris. Bon, déjà, j'aime la tonalité de l'oeuvre de Sébastien Lifshitz, mais je m'attendais pas à ce que documentaire soit si touchant en ayant un ton qui ne sombre jamais dans le pathos, qui n'en fait pas des caisses (notamment sur l'homophobie) et qui revendique oui, mais en douceur (la femme au cheveux longs). Bref, séduit.
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