Une carte de New-York, c'est étonnant. D'abord, une carte postale dans la boîte à lettres, c'est rare, c'est surprenant. On en a perdu l'habitude. Moi, je les aime, ces cartes, comme des livres. J'ai envie de les toucher, de les sentir. Elles sont vivantes. Pas comme ces messages sur téléphone, qui n'ont pas d'âme.
A l'écriture, on voit le visage. A la rature, au tremblement, on pressent l'émotion. On imagine l'autre l'écrire, dans une chambre d'hôtel ou sur un banc dans la rue ou dans un parc. Et puis coller le timbre, un gros timbre rond comme la terre, avec, autour, le message répété : Usa for ever.
La photo est belle : le pont de Brooklyn vu et déformé à travers la fenêtre d'une vieille baraque en briques bleues. On l'imagine choisie pour soi, uniquement pour soi. Et le message de remerciement au dos, signé d'elle et de lui, de leur avoir permis de faire ce voyage. J'avais oublié la cagnotte de l'an dernier, pour leurs cinquante ans.
Petit rayon de soleil à travers tout ce gris du ciel.
jeudi 11 mai 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
C'est toujours sympa à envoyer et à recevoir.
Cela me fait penser à mes arrière-grands-parents patronymiques qui recevaient des cartes postales et cartes de vœux (que j'ai récupérées) très régulièrement (années 1910-20 ?) de New York. Assurément, les expéditeurs étaient français et étaient installés définitivement là-bas, mais je n'en sais pas plus. J'imagine qu'ils faisaient partie de la famille, mais je n'en sais pas davantage.
Cornus : ma grand-mère maternelle, elle aussi, avait été invitée à suivre ses patrons aux États-Unis. Elle n'est pas partie parce que son père était malade.
Il y a quelque chose du Haïku dans la carte postale. Cette époque me manque.
Nicolas : oui, c'est un bout de poésie. Pas toujours le texte, mais le contexte.
Enregistrer un commentaire