J'ai connu le Musée des Moulages lors de mon arrivée à Lyon en 1971. Bien que la notice explicative mentionne l'année 1962 pour le déménagement de la collection dans les sous-sols de l'Université, il me semble, moi, l'avoir connue au contraire sous les combles de ce qui deviendra un peu plus tard (74) Lyon 3. J'y avais des cours d'archéologie sur le site de Delphes, en commun avec les étudiants des Beaux-Arts. Je me souviens de ces heures, le soir, passées à voyager en esprit dans les ruines que fouillait lui-même mon professeur de l'époque. Ambiance étrange de grenier où les œuvres nous dominaient, nous qui, assis à nos pupitres, griffonnions des pages et des pages pour ne pas perdre une miette de l'enseignement du maître. Je les imaginais reprendre vie une fois les locaux désertés, à la seule lumière de la lune, éphèbes peaufinant leurs déhanchés, Europe poursuivant sa course sur son taureau, jeune garçon essayant toujours en vain de s'extraire une épine du pied, œuvres de la statuaire grecque que je n'avais pas encore découvertes in situ.
J'ai retrouvé ce Musée des années plus tard, dans les locaux de l'avenue Berthelot: il occupait une partie de l'ancienne école de santé militaire où la gestapo avait torturé nombre de résistants lyonnais. Le cadre n'avait aucun charme et les moulages semblaient plus entassés que disposés pour un public éventuel. J'y suis allé plusieurs fois, pourtant, avec mes élèves, afin d'y préparer plusieurs voyages en Grèce. On lui avait attribué le nom pompeux de Gypsothèque.
Ensuite, le Musée a encore une fois déménagé, en reprenant son nom initial. Les collections (Antiquité et Moyen-Age) ont été installées dans une ancienne usine, rue Rachais, tout près de chez moi, ce qui me permet d'y aller assez régulièrement, particulièrement lorsque l'Université Lyon 2 y propose des expositions. L'espace de l'usine, un vieux bâtiment au toit en dents de scie, convient paradoxalement très bien à ce genre de collections. J'aime, personnellement, beaucoup ce mélange d'architecture industrielle et de sculptures classiques, angles frustres du lieu du travail d'autrefois et douceur des lignes courbes de la plastique antique. Un seul regret (et encore, cela me permet d'y errer en toute tranquillité!): qu'il ne soit pas plus connu et fréquenté par les Lyonnais.
mercredi 9 mai 2012
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2 commentaires:
Cela doit être en effet intéressant. Une bonne idée de visite lors d'un prochain passage à Lyon.
Cornus: et c'est très vite fait, le Musée n'est vraiment pas très grand.
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