07 juillet
Dormi la moitié du voyage. Impression de pays toujours plat en me réveillant. Je regarde tout de la place 7.1, voiture 7, le 07/07. Encore et toujours les 7. Sur le quai de la gare de Lyon, je fume une cigarette et prends le temps d'inspecter la laideur autour de moi. Me rappelle que l'ancien propriétaire du Train Bleu, forézien d'origine, proposait à ses clients des Côtes du Forez dont la production, paraît-il, est relancée aujourd'hui. Dans mon souvenir, un petit vin inégal. En sous-sol, le seul distributeur de tickets de métro qui ne fonctionne pas est pour moi. Ligne 14 jusqu'à Saint-Lazare puis ligne 13 jusqu'à Garibaldi. Quand j'allais chez Maurice, il y a des années, je m'arrêtais place de Clichy. Je n'avais encore jamais franchi la Fourche. Je suis à Saint-Ouen, à la limite de Paris. Les puce sont toutes proches. Je demanderai à Michel que nous allions y faire un tour samedi ou dimanche. Saint-Denis, tout proche, me tente aussi.
Michel arrivera dans deux heures seulement, après son travail. Je m'achète un Coca (à circonstances exceptionnelles!...) et m'installe dans le square Marmottan, à côté de l'église. Quelques gouttes de pluie, mais il fait bon. Au fond d'une rue proche, j'ai aperçu le Sacré- Cœur. Angle inhabituel. Ma première photo. Des enfants jouent, des vieux discutent, les fesses sur un banc, les mains appuyées sur la canne bien droite devant eux. Des femmes rentrent du travail, d'autres poussent un landau avec un bébé à l'inévitable tétine.
J'ai déjà logé à Saint-Lazare, à Clichy, à la Bastille, près de la place d'Italie, dans l'île de la Cité, jamais ici. Sans doute un autre Paris à découvrir. Demain, je verrai Daniel. Reconnu tout de suite sa voix au téléphone après des années sans se voir. Il m'a dit: "Tu me reconnaîtras: je suis grand, blond, dégarni, je porte des lunettes rondes et je suis gros!". Toujours la même forme d'autodérision, lui qui, la dernière fois que je l'ai croisé, était mince comme un cintre. Nous avons tant ri ensemble!
Tout à l'heure, en regardant mon reflet dans les vitres de la rame de métro, j'ai tenté de retrouver, dans ces traits vieillissants, le jeune homme que j'étais la première fois que j'ai fait ce voyage à Paris. Ça m'a fait sourire. D'ailleurs, seul le sourire est peut-être le même. Peut-être!
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4 commentaires:
Je te confirme que les Côtes du Forez sont au moins inégales. J'en ai bu en 2004 et cela ne m'a pas laissé de souvenir extraordinaire...
Cornus: effectivement, il y a mieux, beaucoup mieux!
Le sourire, et le vague à l'âme ? ;-)
Lancelot: non, je ne crois pas. Je préfère celui que je suis maintenant, à 'intérieur!
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