Dimanche, au marché, j'ai acheté des glaïeuls. "Ce sont des glaïeuls de jardin, vous en serez content!" m'a dit la marchande. Pas obligé de la croire, mais j'ai acheté tout de même. Et elle n'avait pas tort. De fermés qu'ils étaient il y a trois jours, ils sont devenus magnifiques sur la table de la cuisine et peu à peu toutes les fleurs s'ouvrent sur les hampes.
C'est une fleur que j'ai toujours aimé. Comme la pivoine, le glaïeul est généreux dans sa floraison. Et, comme disait ma grand-mère, c'est une fleur qui tient. Ma mère en plantait toujours dans le jardin, à côté d'un carré de reines marguerites aux couleurs variées. Elle a toujours eu la passion des fleurs, ce que je partage avec elle. Si le reste de l'espace était consacré aux légumes, il y avait toujours une large place qui leur était consacrée. Un jour, des gens en voiture se sont arrêtés sous l'acacia et ont demandé si nous voulions concourir pour les maisons fleuries. Mais ça n'intéressait pas ma mère: elle plantait avant tout pour son plaisir à elle.
Le souvenir le plus précis de ce jardin, c'est pourtant autre chose: la tonnelle de vieilles roses sous laquelle mon père avait installé une banquette à deux places extirpée de l'une de ses voitures défuntes et où l'on s'enfonçait profondément. J'y ai lu Les Trois Mousquetaires un été, autant drogué par le parfum des fleurs que par les aventures de D'Artagnan et de ses acolytes. Aujourd'hui, plus de jardin ni de maison. A la place, un terrain de football où je n'ai jamais vu personne.
mercredi 27 juillet 2011
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6 commentaires:
Il y en a au jardin (des Gladiolus), hélas pas autant que je l'aurais souhaité car cela n'a pas tellement réussi.
Cornus: toi, au moins, tu as un jardin!
Bah j'aime pas mais pas du tout les glaïeuls ! Je les trouve si raides (et pourtant ;o))
Par contre j'ai un vrai amour pour les pivoines qui évoquent mon grand père chéri. Il en avait dans son jardin de Colmar (tiens rien que d'y penser cela me fait revenir des images de soleil, estivales... cela fait du bien en ces jours frisquets)
Valérie: moi non plus, je n'aime pas les fleurs orgueilleuses ( amaryllis, cannas,...) sauf le glaïeul, sans doute, comme toi, à cause de ce jardin d'enfance.
Moi, ce que je n'aime pas dans le glaïeul, c'est son côté horriblement encombrant. Les rares fois où l'on m'en a apporté, j'ai dû les mettre dans un seau ! c'est pas viable... Ou alors, dans un jardin, oui.
Jeune Calyste lisant les Trois Mousquetaires, enfoui dans une moelleuse banquette sous une tonnelle de vieilles roses, c'est une image exquise ! J'adore.
En revanche, ce que j'adore moins, c'est la dernière phrase, qui fait très mal, par contraste.
Lancelot: non, la banquette était plutôt défoncée! mais ça ne m'empêchait pas de rêver!
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