jeudi 14 juillet 2011

Paris (2)

08 juillet

Nuit courte après une longue discussion avec Michel. Je suis réveillé quand il part au travail et ne me rendors pas. Rendez-vous à 10h à Saint-Lazare avec Christophe, de Journal Extime. Nous nous quitterons à 12h30. Il correspond bien à ce qu'il écrit. Jeune homme déjà aguerri, à la fois tendre et ironique, sans méchanceté. Le courant passe, il me semble. Nous bavardons sans faux semblants, de tout, de la santé, de l'écriture, de la façon dont nous nous voyions l'un l'autre. Il fait presque froid à Paris ce matin, un vent frisquet sur ces grands boulevards. Je regrette d'avoir laissé mon blouson sur le lit ce matin. Après deux cafés, nous marchons sur le Boulevard Haussmann et les rues adjacentes. Je découvre Drouot et sa sordide façade des années soixante-dix. Barbara est bien loin ce matin et l'Hôtel des Ventes ne me parle pas. Les Passages, ensuite, où nous sommes à l'abri, Passage du Panorama, Galerie des variétés, Galerie Vivienne.

Après avoir quitté Christophe, je déjeune seul dans une brasserie sans prétention et aux prix abordables à l'angle de la rue Vivienne et de la rue des Petits Champs, le café Pistache: deux bonnes côtes d'agneau accompagnées de ratatouille. Le patron porte le tablier serré dans le dos avec la sangle autour du coup. Il est d'un châtain tirant sur le roux et ne me déplaît pas. Sa compagne, ou employée, est une élégante maghrébine très efficace dans son travail.

J'ai du mal à écrire aujourd'hui. La fatigue m'est déjà tombée dessus et je n'arrive que difficilement à aligner deux phrases. Autrefois, près de la Bourse, il y avait une boîte que je fréquentais: Le Scaramouche. Christophe m'a dit qu'il avait fermé depuis plus de dix ans. C'est là où, pour la première fois, un peintre avait voulu faire mon portrait. C'est là où passait en boucle, cette année-là, la chanson de Dona Hightower: This word today is a mess, que nous aimions tant avec Pierre. J'avais vingt ans. C'était en 1972.

Paris classique ici, attendu, pour les touristes amateurs de perspectives et de photos souvenirs devant la statue équestre de la Place des Victoires. Un Paris sans âme qui ne m'impressionne plus.

Le soleil revient. Direction Palais-Royal. Daniel, ce sera dans deux heures et demie.

6 commentaires:

Kab-Aod a dit…

Nous avions déjà ironisé sur l'anecdote avec Christophe : le Scraramouche (de la fin des années 80) m'est également très familier, jusqu'à y "travailler" quelques jours par semaine en tant que Monsieur Pipi ! :)

Calyste a dit…

Kab-Aod: A dix ans près, nous aurions pu nous y rencontrer!

P. P. Lemoqeur a dit…

Tiens tiens...
Dimanche 10, dans l'après midi, j'ai pris la même photo du même hôtel Chopin.

Calyste a dit…

P.P: là, on s'est raté de moins!

Cornus a dit…

On sent bien que Paris t'est relativement familier, ce qui est loin d'être mon cas. Paris m'impressionne énormément et ce ne sont pas mes multiples passages en coup de vent pour des réunions qui vont y changer quelque chose.

Calyste a dit…

Cornus: auparavant, j'éprouvais toujours une grande excitation à m'y rendre. Pas cette fois, si ce n'est celle de revoir des amis auxquels je tiens et que je ne vois jamais.