Un blog, c'est un truc un peu bizarre. On s'y expose, un peu, pas tant que ça finalement, devant des regards étrangers, aux commentaires d'inconnus dont on finira par connaître quelques-uns. Kicou me disait toujours qu'elle ne comprenait pas que j'aime cette indécence. En est-ce une? Au fil des années, il faut parfois savoir lire entre les lignes pour découvrir la vérité de celui qui écrit. Pudeur? Volonté de plaire, ou tout au moins de ne pas décevoir? Au début, on ne pense pas à tout cela. On est solitaire face à son écran qui nous apporte ce qu'on n'ose pas aller demander à des spécialistes. Ensuite, on minaude parfois, on n'ose plus se livrer avec autant de naïveté et de vérité.
Qu'importe! Un ami, récemment, m'a dit qu'il ne lisait plus mon blog, bien qu'en ayant l'adresse, parce qu'il avait l'impression d'un viol d'intimité. Il est d'ailleurs étrange (ou peu surprenant, comme l'on veut) que ce soient les gens les plus proches de soi (à quelques exceptions tout de même) qui s'abstiennent. Un moment, j'en ai été déçu. Maintenant, je crois comprendre. Au long des années, soir après soir, se dessine la silhouette de quelqu'un qui, même s'il se cache parfois, finit par se livrer comme un puzzle qu'il suffit d'avoir la patience de reconstituer pour en avoir un image précise.
dimanche 31 juillet 2011
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9 commentaires:
Je trouve souvent difficile de voir que mes ami(e)s les plus proches ne s’intéressent pas à mon blog. A mon obsession de l'écriture, d'ailleurs.
Et moi je remercie le dieu des blogueurs (!!!) que personne de ma famille ne s'intéresse à mon blog. les amis c'est différent, certains très proches, lisent et commentent, et cela compte pour moi, à d'autres, tout aussi proches mais avec lesquels les rapports sont différents, je ne donnerai pas l'adresse. J'aime assez cloisonner, ne pas donner la même chose à tous.
Georges: déjà bien beau s'ils ne te regardent pas d'une drôle de façon en te prenant visiblement pour une cinglée! Ce qui est vital pour nous ne l'est pas pour eux, et c'est vrai que c'est parfois non pas décevant mais surprenant!
La Plume: Mon frère et ma sœur savent que je tiens un blog. Aucun des deux ne m'en a jamais demandé l'adresse. Et moi aussi, j'en remercie le même dieu que toi.
Pour les amis, j'en ai été plus déçu. Ceux qui le lisent ne laissent que très rarement des commentaires, mais m'en parlent parfois, en y faisant référence de façon pudique et parfois même drôle. J'aime bien ces petits moments où les autres ne comprennent rien.
Ah moi je protège mon blog de mes amis et famille. Il y a ma fille qui vient me lire, peut être JP, jamais mon fils qui me laisse mon jardin secret.
Je comprends tout à fait cette pudeur, moi même je vais sur la pointe des pieds sur le FB de ma fille, jamais sur celui de JP et G. Je ne trouve absolument pas cela méprisant mais bien plus un respect de l'autre.
Eh bien en ce qui me concerne, mon blog est d'essence amicale et même issu d'amitiés essentielles. D'autres amis, la famille ne savent pas forcément que j'ai un blog et je n'ai aucune espèce envie qu'ils puissent y avoir accès. Bien sûr, il pourrait en être autrement si mon blog n'avait pas la nature qu'il a parfois eu, car bien entendu, il n'y a guère d'intimité ces derniers temps.
Et je pense en ce qui me concerne que je mets plus de choses personnelles dans les commentaires des uns et des autres que dans mes notes. Je suis tellement bavard...
Valérie: j'étais inscrit sur FB. Annulé mon compte. Je n'aime sincèrement pas.
Cornus: c'est vrai, c'est par tes commentaires que j'ai (un peu) appris à te connaître.
Ah, les gens qui lisent et ceux qui lisent pas. Les amis, la famille...
Aucun Dieu des blogueurs en ce qui me concerne, à remercier ou à incriminer. Certaines personnes de ma famille savent que j'ai un blog, elles n'y viennent jamais. Au début, ça m'a vexé, puis j'ai appris à me détendre sur ça. Ca ne dénote pas un manque d'intérêt par rapport à moi, mais plutôt un rapport différent à la chose écrite. Et c'est une excellente leçon (pour moi), je crois, parce qu'elle dure et qu'elle est là en permanence. Quel que soit le plaisir que nous prenons à écrire, (et à lire les amis blogueurs), nous ne sommes pas ce que nous écrivons, nous ne sommes que ce que nous faisons. Dans le regard de certains, en tout cas. C'est peut-être faux en partie, mais ça restaure une sorte d'équilibre.
Ce n'est pas pour rien que je me nomme Discrète...
Personne, ni famille ni amis,ne connait mon blog. C'est volontaire de ma part avec l'impression bien naïve d'être plus libre pour écrire...
Je profite de ce commentaire pour dire que j'aime beaucoup ton blog, ton écriture élaborée et limpide, et même si je ne poste pas beaucoup, je te lis régulièrement (même avec pas mal de retard comme actuellement).
Voyeurisme ? Je ne crois pas, observation nostalgique de reconnaître un certain nombre de sentiments identiques aux tiens.
Nous sommes bien tous dans le même bateau...
Lancelot: là, pas d'accord, nous ne sommes pas que ce que nous faisons. mais trop long à développer ici. pensons-y pour notre prochain apéro en commun!
La Discrète: c'est vrai que tu mérites trop ton pseudo. merci pour ce que tu m'écris.
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