Un souvenir qui me revient de la soirée bien arrosée du cantal. je me demande même comment j'ai fait pour l'occulter tous ces jours. Maurice, l'ami de P., est un homme qui fêtera l'an prochain ses quatre-vingt ans mais ne supporte pas que l'on arrondisse aussi vite à la dizaine supérieure. Homme fin, cultivé et plein d'esprit avec qui le dialogue s'engagea vite.
Quand nous eûmes épuisé les sujets sérieux (littérature, musique, achat d'appartement, comparaison argumentée entre Espagne et Italie, au bénéfice de cette dernière), nous en vînmes à des propos plus frivoles, sans doute aidés par l'excellent Chablis que l'on nous servait ad libitum. A l'évocation des boîtes de nuit homos du sud-est de la France dans les années soixante-dix, nous en arrivâmes à nous demander comment nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant, tant nous fréquentions les mêmes, que ce soit celles de la région de Montpellier et de Sète, celles de Camargue ou celles de Marseille.
Celle que je préférais était à Saint-Gilles, en Camargue: Chez Élisée. Outre la gentillesse et la bonne humeur des deux patrons, dont l'un, Élisée, faisait tenir son abondante chevelure relevée en chignon par une impressionnante aiguille à tricoter, il y avait la beauté du lieu organisé autour d'un agréable patio. Que de soirées passées là, dans l'insouciance d'avant sida!
Une autre, très grande, se situait à Issanka, près de Sète. Maurice l'avait bien connue aussi, mais, à nous deux, impossible de retrouver son nom. La soirée se poursuivit tout aussi agréablement et c'est au moment où nous allions lever le camp pour regagner nos chambres respectives que le visage du fier septuagénaire s'illumina. Il avait trouvé, bien avant moi qui n'y pensais d'ailleurs déjà plus. Et comment s'appelait cette boîte d'Issanka? Je vous le donne en mille! Elle s'appelait le......Potomac. Frédéric et moi avons éclaté de rire. Les autres n'ont pas bien compris pourquoi mais qu'importe.....
jeudi 19 août 2010
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7 commentaires:
cela s'appelle Le Pam maintenant et la boîte a dû garder quelque chose de son passé.
Et dire que je ne saurais citer le nom d'AUCUNE boîte homo sur la région... la honte... le seul nom que je peux évoquer (mais il a dû changer depuis belle lurette), c'est le Kempson, à Marseille. Un des rares endroits où je m'étais laissé allé à boire plus que de raison, mais sans jamais rouler sous la table. J'étais juste un peu gai, comme on dit.
Et toi, comment t'appelles-tu, anonyme?
Moi non plus aujourd'hui, Lancelot
@ Calyste: Jérôme. C'est plus poli comme ça? ;-)
Merci, Jérôme.
Le Chablis, c'est forcément très efficace !
A la tienne, Cornus!
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