C'est le titre qui m'a d'abord attiré : les trente quoi ? Ali-Baba aurait-il perdu dix de ses voleurs ? Bien sûr, rien à voir. Il s'agit, en fait, selon l'auteur, d'un jeu de l’Égypte antique où en lançant les "dés" on avance sur des cases dont le dieu qui l'habite vous protège ou vous met en danger. Ici, l'intrigue du polar est basée sur la progression du héros, détective privé, sur l'échiquier, progression qui l’emmènera à démêler une sombre histoire d'objet d'art volé, de meurtre avec éviscération et de pédophilie.
Ça fait beaucoup pour un seul homme ? Effectivement. Pas un instant on ne croit à la véracité de cette enquête tant les coïncidences y sont nombreuses, tant l'on voit venir de loin les rebondissements et tant le truc de l'échiquier, bonne idée au départ, est utilisé de manière naïve. Ajoutez à cela des scènes directement inspirées par un cinéma de série b et vous comprendrez vite que l'on ne tient pas là un chef-d’œuvre. Mais, paradoxalement, la naïveté de ce roman, ses outrances (par exemple, le côté vraiment très macho du détective...), ses aspects rétro comme la série b, ses clichés finissent par être touchants et vous emmener, avec un certain plaisir, jusqu'à la dernière page.
(William Kotzwinkle, Le Jeu des Trente. Ed. Rivages Noir. Trad. de Jean-Paul Gratias.)
vendredi 1 décembre 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Eh bien en voilà un qui n'ira pas rejoindre la liste des "conseils de Calyste" !
Plume : pas totalement inintéressant cependant.
Une critique bien paradoxale.
Cornus : mais on peut aimer et ne pas aimer, en même temps, comme dirait l'autre....
Enregistrer un commentaire