jeudi 27 août 2015

La vie de châteaux (14)

Vendredi 14 août (3) :
L'après-midi, nous n'étions plus que deux à sortir sous une pluie battante et à profiter de notre dernière demi-journée en Touraine. Nous tenions à faire un petit tour à Bourgueil, ville natale de Jean Carmet, où la famille de Rabelais posséda une maison et où Ronsard rencontra une jeune bergère, Marie Dupin, qui le consolera des froideurs de la belle Cassandre.

Le temps ne s'améliorant guère, au contraire, nous nous réfugions dans l'abbaye Saint-Pierre, dont la façade extérieure promet  beaucoup de beauté. Là aussi, nous allons un peu déchanter, la partie la plus ancienne (photo) ne se visitant pas.

 
Étrange atmosphère à l'accueil : une vieille dame, bénévole, entourée d'anciens livres de la bibliothèque verte et de 33 et 45 tours des années soixante, nous vend nos billets et commence la visite guidée avant d'être remplacée par une adolescente timide qu'une amie aide car elle a la jambe prise dans une attelle.

L'abbaye, fondée au X° siècle, fut extrêmement malmenée au cours des ans : au XVII°, un abbé rase le palais du XII° et en construit un autre dont il ne reste qu'un pavillon ; la Révolution n'arrange pas les choses. Aujourd'hui ne subsistent, outre le pavillon du XVII°, que la construction de la première photo, que l'on pourrait prendre (et que nous prîmes) pour une église mais qui servit en fait de silo à grains et de cave à vins, et un corps de bâtiments du XVIII°, ancien monastère, seule partie de l'abbaye ouverte au public.


Début de la visite par le cloître dont il ne reste qu'une aile, abritant des boiseries peintes du XVII° graffitées à la Révolution. Puis le réfectoire, transformé en cinéma, où des sculptures Renaissance et un Christ en bois (XVI°) veillent sur l'écran. Une salle à manger de l'infirmerie qui conserve une très élégante armoire à pharmacie.












Par l'escalier du XVIII°, nous accédons à l'étage des anciennes cellules des moines dont les cloisons ont été abattues pendant la seconde guerre mondiale pour y loger un hôpital. Dans les pièces voisines, un musée des arts et traditions populaires, émouvant par son bric-à-brac sans réelle cohésion.











A notre sortie, la pluie n'a pas cessé. Petit détour par l'église cependant (vous me connaissez) et puis retour au gîte pour la dernière soirée. Demain direction La Rochelle.

 

Je me rends compte à la fin de cet article que c'est certainement le plus long de ceux relatant notre voyage. Sans doute parce que le gentil manque de professionnalisme de notre guide adolescente, la vétusté et la rusticité des lieux  me plaisent davantage que les verbiages savants et les commodes rutilantes.

2 commentaires:

Cornus a dit…

J'ai bien gardé en mémoire l'abbatiale de Bourgueil, puisqu'on tourne autour quand on vient dans le village.
Quant au vin (forcément, il fallait que j'y vienne), j'ai une légère préférence pour le Saint-Nicolas-de-Bourgueil que je trouve plus souple en moyenne (j'y connais même une bonne adresse). Outre cette nuance, je considère qu'il existe bien plus de variabilité à l'intérieur des vins de Chinon, des plus légers au plus tanniques (réputation des Cravant-les-Coteaux, parfois usurpée, mais pas que les Cravant). Je ne parle pas des Saumur et Saumur-Champigny.
Faut quand même le faire, faire faire une visite par une personne blessée, mais j'imagine qu'ils n'avaient guère le choix...

Calyste a dit…

Cornus : c'était justement la fête du vin, ce jour-là ! Bien arrosée !