vendredi 7 août 2015

Une journée dans le Cantal

Ce que j'aime dans les voyages courts, c'est l'impression que l'on a en rentrant d'être parti beaucoup plus longtemps. Nos petites virées quasi annuelles dans le Cantal me font toujours cet effet-là.

Chaleur torride, comme à Lyon, qui ne nous permit qu'une petite virée le matin au vide grenier-brocante du bourg voisin, Massiac, frontalier avec la Haute-Loire. Peu de choses intéressantes sur les étals, sauf un beau vase en verre soufflé, mais trop cher pour ma bourse, et cette boîte de jeu de construction en bois qui fit les délices de mon enfance.


Mais une belle découverte : l'église Saint-André ! J'ai déjà fait plusieurs séjours là-bas, mais je n'avais jamais mis les pieds dans cette église qui, de l'extérieur et de loin, ne présente guère d'éléments attrayants. L'intérieur, en revanche, m'a beaucoup plu. D'abord par son côté rustique, campagnarde, solide. Une vraie église auvergnate, avec une nef, deux collatéraux, deux chapelles auxiliaires mais sans déambulatoire !



Ensuite par au moins trois  des œuvres d'art qu'elle renferme : d'abord une Sainte Marie Madeleine aux parfums (XV°), inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.


Ensuite un tableau du XVII°, intitulé L'Adoration des Bergers, où le contraste entre l'habit rustique des bergers (vêtus comme des paysans auvergnats) et la richesse de celui de la Vierge, est saisissant.
(photo peu parlante, le tableau étant très haut placé) 

Et surtout, une rareté, puisqu'il n'en reste qu'une trentaine au monde (dont une au Musée Rolin d'Autun, ce qui devrait parler à un de mes amis) : une Vierge ouvrante de la fin du XIV° siècle. Une statue triptyque dont les panneaux intérieurs figurent l' Annonciation et qui porte encore les traces d'autres statuettes plus petites qui y étaient incorporées. Cette représentation de la Vierge est aujourd'hui très rare car elle fut, lors du Concile de Trente,  considérée comme sacrilège (de la même façon que les Vierges enceintes en Italie) et ces statues furent détruites. (photos enlaidies par la vitre protectrice et sale).





Prochaine étape : d'autres églises et quelques châteaux en Touraine.

7 commentaires:

Cornus a dit…

De toute ma vie, je pense n'avoir jamais mis les pieds dans le Cantal. Il faudra réparer un jour...
Ah la Vierge ouvrante d'Autun, je l'avais photographiée l'an dernier, mais elle est aussi derrière une vitre et je ne l'avais pas montrée sur le blog (je viens de vérifier). Il y en a aussi en Bretagne, mais sans doute pas aussi anciennes.

plumequivole a dit…

Ah la maison forestière ! J'y passais des heures ! Et je n'avais pas pu me passer d'en offrir une à Fils petit, en bois encore dans les années 80, mais qui coûtaient un bras ! La nostalgie a un prix...

plumequivole a dit…

À propos des vierges ouvrantes il y en 3 en Bretagne, l'une à Guern (56) qui est du 16ème/17ème siècle, celle de Morlaix que j'ai vue et qui est absolument sublime, probablement fin 13ème et une à...Bannalec, que From doit donc bien connaître! Celle-ci serait apparement plus tardive.

Calyste a dit…

Cornus : c'est pourtant une bien belle région ! Et, comme la Haute-Loire, riche en patrimoine culturel. Personnellement, je ne connaissais pas les Vierges ouvrantes. C'est la première que je vois.

Plume : dans ma jeunesse, ça ne devait pas coûter aussi cher. Sinon, mes parents ne m'en auraient pas offert une. Je me souviens encore des petits volets en plastique rouge avec un cœur au milieu.

plumequivole a dit…

Calyste > Moi j'avais hérité de celle de mon grand frère, il y manquait quelques pièces mais je trouvais des solutions pour y remédier. C'est récent que c'est devenu cher, comme tous les jouets en bois. Le bois est devenu un luxe !

karagar a dit…

Beaucoup de charme dans cette église en effet. J'allais sortir mon paragraphe sur les vierges ouvrantes bretonnes mais le boulot est fait !
Le Cantal j'aimerais mieux connaître.

Calyste a dit…

Karagar : oui, c'est une région intéressante et variée.