dimanche 7 juin 2015

Orage

Minuit. Après une journée étouffante, l'orage gronde maintenant sur Lyon. Quelques gouttes qui sèchent déjà sur le sol trop chaud. Fenêtres ouvertes, un peu d'air fera du bien à l'intérieur. Déjà, le tonnerre s'éloigne, les éclairs ne zèbrent plus le ciel. Juste un petit cadeau.

J'aime l'orage, comme j'aime le loup, alors qu'ils font peur à tant de gens. "Le Bon Dieu joue aux boules", disait ma grand-mère ou alors, quand elle oubliait sa foi de cette époque un peu pudibonde : "Le Bon Dieu bat sa femme !". Le grondement du tonnerre m'entraîne chaque fois dans le même état que lorsque je vois filer un train éclairé dans la nuit. Une sorte de rêve d'ailleurs, du possible que l'on ne verra pas mais qui nous salue en passant.
Je n'ai pas sommeil.

10 commentaires:

Cornus a dit…

"Le Bon Dieu bat sa femme", c'est ce que disais aussi mon grand-père maternel, craignant toujours pour les récoltes. Ma grand-mère paternelle, elle, avait peur de l'orage, et m'avait communiqué cette peur de manière passagère, une nuit d'orage violent à A. où j'étais seule avec elle. Il faut dire qu'elle avait connu dans son jeune âge, une expérience particulière puisqu'une boule de feu avait traversé la salle du mariage entre deus fenêtres ouvertes (dégâts que matériels et sans doute limités puisque les convives n'étaient pas encore là).

plumequivole a dit…

J'essaierais bien de te rafraîchir en te soufflant un peu de la bonne brise océane qui aère mon petit-déj à l'instant mais je crains qu'elle ne soit un peu réchauffée ou épuisée avant d'atteindre Lyon !
Et je compatis car je ne tolère pas plus de 25°...et encore !

plumequivole a dit…

Chez nous l'orage c'était le diable qui jouait aux boules (ou Saint-Pierre suivant l'humeur).

Calyste a dit…

Cornus : moi, c'est ma mère qui avait une peur panique de l'orage et nous interdisait même de regarder les éclairs par la fenêtre fermée.

Plume :tu en rajoutes une bonne dizaine et tu es dans la réalité à Lyon. Et ça fait plusieurs jours (et nuits !) que ça dure ! De la brise : rien que le mot est rafraîchissant .

karagar a dit…

Oh cette phrase.... " Le grondement du tonnerre m'entraîne chaque fois dans le même état que lorsque je vois filer un train éclairé dans la nuit. Une sorte de rêve d'ailleurs, du possible que l'on ne verra pas mais qui nous salue en passant" elle m'a estomaqué car elle décrit au plus juste un état d'esprit provoqué chez moi par l'orage et moult autres choses..

Calyste a dit…

Karagar : ce que tu me dis là me fait très plaisir car j'ai eu un peu de mal à rendre presque clairement mon idée et j'étais, finalement, assez content de ma phrase. J'y tenais beaucoup.

Valérie de Haute Savoie a dit…

Comme Karagar, je voulais te dire combien cette phrase est belle et correspond tellement à ce que j'éprouve dans ces moments là.
Cornus, j'ai moi même vécu cela, la boule de feu descendue du grenier a fait le tour de la pièce minuscule où j'étais et est repartie aussi vite par le fenêtre. Je suis restée sourde plusieurs minutes après.

Calyste a dit…

Valérie : un des plus beaux orages, je l'ai connu en Haute-Savoie, au bord du Léman, près de Ripaille. Il n'y avait que moi, sous la pluie, et les eaux agitées du lac. Je ne suis pas près de l'oublier, tant j'ai eu un sentiment de liberté absolue.

Kranzler a dit…

Cher,

Après une longue absence, me revoici, convainvu ou persuadé que tu auras déjà pardonné que j'avais l'esprit ailleurs.

Calyste a dit…

Kranzler : sais-tu que tu m'as manqué ? Je n'ai rien à te pardonner, mais tu m'as manqué, vraiment. Je crois, sans vouloir offenser personne, que c'est le commentaire qui me fait le plus plaisir depuis longtemps ! Que deviens-tu ? Où es-tu ? Que fais-tu ? Comptes-tu rouvrir un blog ? Etc, etc. Pour moi, tu n'as qu'à lire... Ce soir, justement, je viens d'avoir mon dernier cours d'allemand de l'année. Je compte bien remettre ça l'an prochain, peut-être de manière différente. Donne-moi de tes nouvelles. Mon adresse mail : Calystee@gmail.com (de préférence aux commentaires dont je n'ai plus le récapitulatif apparent et qui m'obligent à remonter dans le temps des billets plus anciens : c'est par hasard que je suis revenu en arrière ce soir). Nous avions un petit mot tendre, je crois que c'était Tatanka. Alors Tatanka, Kranzler, avec la même tendresse.