Confortablement installé sur mon canapé, je me réjouissais de revoir le film d'Ettore Scola, Une Journée particulière, avec Sofia Loren en mère de famille nombreuse et Marcello Mastroïanni en homosexuel pourchassé par le régime fasciste.
Aux trois-quarts du film, le noir complet : plus de télévision, plus de lumière, plus de téléphone. Dans la rue, les lampadaires sont pourtant toujours allumés, la minuterie de la cage d'escalier fonctionne. Mon compteur a disjoncté ? Que nenni ! Les nouveaux voisins du rez-de-chaussée sont dans le même cas, ainsi que mon amie italienne du septième étage. Mais il y a de la lumière aux fenêtres du troisième étage. A la cave, au grenier, tout fonctionne. Seul l'ascenseur émet un ronronnement un peu suspect.
Appel aux services d'urgence d'EDF. Ils sont là en une trentaine de minutes. Notre boîtier, dans la rue, est ok, de même que celui au carrefour. Inquiétant, non ? Finalement, l'électricien décèlera la panne beaucoup plus loin, à deux cents mètres au moins, près de la station de métro. Une simple question de fusibles, paraît-il. Et la lumière revient.
Pendant ce temps, j'ai eu largement l'occasion de faire la connaissance de mes voisins du rez-de-chaussée, un jeune couple installé depuis peu. Ils m'ont prêté des bougies, le temps que je retrouve les miennes, enfouies dans un placard. Étonnant comme dans des situations exceptionnelles, les gens que l'on croise parfois et à qui l'on adresse un vague bonjour de simple politesse redeviennent de vrais humains l'espace d'une soirée. Étonnant aussi comme l'on se trouve démuni dans ces mêmes circonstances. La bougie, ça a beau être romantique, très peu pour moi !
mercredi 27 mai 2015
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4 commentaires:
J'ai eu plus de chance. Le film en entier. Je l'avais vu à sa sortie, au siècle dernier quoi ! Quel beau film ! Tout y est juste, intelligent, subtil. Et dire que je ne me souvenais plus que de la bande-son ! Et moi qui n'aime guère les stars, là je les ai oubliées. C'est ça le grand talent !
Ah, je rêverais voir nos voisins le plus proches géographiquement sous un meilleur angle, mais hélas, je crois qu'on va avoir du mal.
Pour les bougies, tu sais qu'on a un sacré stock, on ne demande qu'à en donner !
C'est incroyable cet article, une vraie mise en abyme, J'ai vu l'immeuble du film pendant toutes les péripéties électriques !
Plume : moi, c'est le seul film où je supporte Sofia Loren.
Cornus : mais tu me fais déjà souvent profiter de tes lumières !
Karagar : tiens, original ! Mais, heureusement, le contexte historique est très différent.
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