C'est ce que j'ai ressenti hier soir en regardant une émission politique portant sur l'après-attentats. Il y était bien évidemment question de demander aux profs de se charger de l'éducation civique des gamins, suite au refus de certains de respecter la minute de silence en hommage aux victimes.
Ras le bol parce que ces cours d'éducation civique existent déjà et sont faits par les profs d'histoire-géographie.
Ras le bol parce que la majorité des profs n'a pas attendu les récents événements pour réagir face à l'incivisme de quelques élèves, incivisme qui ne date d'ailleurs pas d'aujourd'hui et pose un réel problème aux jeunes enseignants. Mais ces problèmes, les gouvernements successifs ont préféré les ignorer ou saupoudrer quelques mesures de réformettes sans aucune efficacité. Et je crains que cela ne soit la même chose cette fois-ci.
Ras le bol parce que les enseignants ont en charge également l'éducation sexuelle, la prévention routière, la prévention des conduites à risques, etc. J'avais d'ailleurs un jour demandé à ma directrice si j'aurais en fin de compte quelques minutes à consacrer au français, qui était tout de même la matière que j'étais censé enseigner.
Ras le bol enfin quand je vois certains parents, de plus en plus nombreux, se décharger de leurs responsabilités sur les enseignants sans leur apporter la moindre aide à la maison. Il faut s'estimer souvent heureux si les géniteurs ne se retournent pas contre les profs lorsqu'ils "touchent" à leurs charmants bambins. Il a été question hier soir d'une école des parents, mais le sujet a vite été éludé, bien entendu.
D'autre part, quand on dit que la parole du maître n'a aujourd'hui plus aucun impact sur les adolescents face à ce qu'ils lisent ou entendent sur Internet (ou dans leurs familles), ne faudrait-il pas confier cette formation civique à la police ou à la gendarmerie ? Un soir par semaine devant des uniformes serait peut-être plus performant. Et, au moins, chacun prendrait sa part du gâteau.
Il y a des jours où je ne regrette vraiment pas de ne plus avoir affaire à ce grand bazar !
vendredi 23 janvier 2015
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6 commentaires:
Je suis plus que d'accord avec ce que tu dis, c'est un vaste bordel où on demande tout et n'importe quoi aux enseignants sauf parfois d'enseigner !
Ouais, l'instruction civique chez les flics, ça c'est une bonne idée, ou chez les bidasses !
Quand aux parents, dépendant du capitalisme ambiant, et pour leur revenus, et pour leur sociale-consommation, ils n'ont plus le temps d'éduquer leur progéniture...
Pas évident. Le mauvais pli a été pris il y a maintenant plusieurs décennies. Fromfrom voit une énorme différence entre les parents qui se prennent globalement en charge et s'occupent de leurs gamins (cas quand elle enseignait en Bretagne dans une sorte de microcosme somme toute favorisé culturellement) et la situation actuelle, alors qu'elle n'enseigne pas dans une zone particulièrement défavorisée.
Chroum : pourquoi pas chez les bidasses aussi, oui.
Cornus : je pensais à elle en écrivant mon billet.
En ce moment, je dois aussi me charger de l'éducation d'un père de famille qui menace de s'en prendre physiquement à un de mes élèves parce qu'il embête son fils... Bon, il faudrait aussi que je me charge de la mère de l'élève menacé (dont la garde principale lui a été retirée). Elle refuse de reconnaître sa responsabilité dans l'éducation de ses fils, qui vont très certainement fréquenter sous peu les commissariats et autres gendarmeries (remarquez, ils l'ont déjà fait quand ils ont allumé un incendie il y a deux ans... Les ainés avaient alors 9 et 11 ans).
Fromfrom : rassure-toi, tu connaîtras sans doute encore "mieux" avant la retraite ! :-)
Hélas !
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