Le matin du 1er janvier, à peine mes volets ouverts, je reçois un coup de fil de mon voisin du dessus qui m'apprend la mort de celui du sixième, à 98 ans.
Ce monsieur, je le connaissais bien : ce fut, avec sa femme, le premier à nous avoir accueillis, Pierre et moi, lorsque nous avons déménagé. Il y a 24 ans, il était très actif et s'occupait beaucoup de l'immeuble. Et puis, il a vieilli et s'est peu à peu retiré, au point de ne plus venir aux assemblées générales. Je le croisais parfois dans la rue, avec son épouse, mais la conversation était devenue difficile à cause de leur surdité grandissante.
Cette mort, en soi, n'est pas traumatisante. Pourtant, peu à peu, tous mes anciens voisins disparaissent ou sont atteints: le vieux couple du dessous, des gens charmants, morts l'un et l'autre. Les deux dames du cinquième (l'une en clinique pour Alzheimer, l'autre en maison de retraite). Une autre demoiselle dont la prothèse de hanche s'est subitement brisée et qui ne se déplace plus qu'avec des béquilles. Mon amie du cinquième dont les vertèbres se fêlent les une après les autres.
Bientôt, je ne connaîtrai plus grand monde, car les nouveaux arrivants ne sont, pour la plupart, pas très communicatifs. Je regretterai l'ambiance de cet immeuble, conviviale sans que personne ne songe à être envahissant.
samedi 3 janvier 2015
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6 commentaires:
C'est ce qui est arrivé dans notre immeuble, mes voisins sont partis ou morts et les nouveaux, qui ne restent d'ailleurs pas très longtemps, me sont tout à fait inconnus. Tout juste si l'on se dit bonjour et se tient la porte. C'est dommage.
Valérie : Mes nouveaux voisins de dessous sont particulièrement antipathiques. Ils sont jeunes et je dois leur paraître un vieillard...
Nos voisins les plus proches et les plus jeunes sont pour le moins inintéressants et totalement inconsistants. Je préfèrerai voisiner avec de plus anciens un peu plus loin qui eux parlent et sont agréables.
Cornus : mais qu'est-ce qu'elle a, cette nouvelle génération ?
Faut pas croire, dans nos générations, il y a aussi de sérieux cons et dans celles plus jeunes, des gens très bien aussi.
Il y a aussi sans doute une forme de misère sociale qui ne plaide pas en la faveur de cette génération chômage et délitement familial et social...
C'est bien sûr un des aspects de la question, l'autre étant un individualisme forcené grandissant.
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