J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, on a piétiné ma jeunesse. Charlie-Hebdo, c'était une part de ma jeunesse et, même si ensuite, parfois, il m'a choqué (mais le but était atteint), même si je m'en suis éloigné au point de ne plus le lire qu'occasionnellement puis plus du tout, il me restait un fond de tendresse pour lui, comme pour un de ces enfants impertinents voire insupportables à qui l'on pardonne beaucoup.
Mais ma jeunesse piétinée, ce n'est rien (elle avait, de toutes façons, un sérieux coup dans l'aile) à côté de ce que représente cet acte de barbarie : une guerre déclarée contre les principes même de la démocratie. Oui, Cabu, Wolinski, Honoré (je ne connaissais pas les deux autres dessinateurs morts) m'agaçaient parfois mais de les sentir là me rassurait sur l'état de nos libertés.
(A noter que Bernard Maris, économiste que j'écoutais fréquemment sur France-Inter, était, je viens de l'apprendre, le gendre de Maurice Genevoix.)
jeudi 8 janvier 2015
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7 commentaires:
Mêmes sentiments.
J'avais pour ma part appris peu avant la mort de Sylvie Genevoix en septembre 2012 que Bernard Maris était son époux. Après le décès, il était d'ailleurs resté plusieurs semaines absents de l'antenne de France inter. Le téléfilm en plusieurs épisodes diffusé fin octobre-début novembre 2014 "Ceux de 14" reprenant une partie de l'autobiographie de guerre de Maurice Genevoix depuis l'immédiat avant guerre jusqu'à sa très grave blessure par 3 balles, avait été réalisé sous "l'expertise" de Bernard Maris car il devait bien sûr conserver quelques mémoires familiales.
Moi aussi anéantie par cet acte si bestial.
J'aurais pu cosigner ton intro mot pour mot. Et je crois qu'on est pas les seuls.
Hier soir j'étais quand même impressionnée, et soulagée, en voyant les photos des foules réunies si vite partout, même dans de toutes petites villes. Tout espoir n'est donc pas perdu ?
Le même dégout envers ce terrorisme barbare. Je te rejoins car Charlie a fait partie de mes références de jeunesse aussi. Et je pense également à Cavanna, le cofondateur d'Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, qui doit pleurer à grosses larmes là où il se trouve face à cette horreur..
Cornus : l'info m'avait totalement échappé.
Valérie : j'ai lu ça chez toi.Même réaction de ma part.
Plume : oui mais combien de temps cela va-t-il durer ? Déjà aujourd'hui, le mur de l'unité se fissure.
Jean-Pierre : moi aussi, j'ai pensé à Cavanna hier.
Oh mais je ne pensais pas à l'unité "officielle et décrétée" à laquelle je ne crois guère et dont au fond je me contrefiche. Je pensais aux gens.
Plume : j'avais bien compris. C'est d'ailleurs ce qui m'a beaucoup ému une fois la première "sidération" passée.
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