Elle s'appelait Maryse. Une belle femme de près de 80 ans, grande, blonde, avec un maintien de princesse. Avant, elle était esthéticienne et en gardait une grande attention à sa façon de se vêtir et à sa coupe de cheveux (teints, bien sûr) toujours impeccables.
Samedi dernier, elle est allée dans sa chambre. On l'a retrouvée morte, assise sur les toilettes. Point final.
Maryse était sociable, souriante et aimait bavarder. Quand les infirmières couchaient ma mère, je m'asseyais près d'elle devant la télévision. Toujours elle s'enquérait de la façon dont s'était passée la journée. Puis, au bout de quelques secondes, elle voulait savoir si j'habitais loin, ou encore l'âge de ma mère.
Un silence puis les questions reprenaient : "Alors tout s'est bien passé ? Et vous habitez loin ? Et votre mère, elle a quel âge ?".
Maryse perdait ce qui lui restait de tête... Maintenant le fauteuil est vide. C'est toujours le premier que je vois en entrant au salon. Maryse avait choisi une position stratégique dans sa politique de communication.
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2 commentaires:
J'ai connu une Maryse. Une amie d'une amie de mon grand-père paternel. Elle avoisinerait (dépasserait ?) aujourd'hui les 100 ans.
Par rapport à cette notion de "maintien de princesse", j'ai constaté que certaines vieilles dames y arrive longtemps, ne se laisse jamais abattre. Quand ce n'est plus le cas, la fin est proche.
Cornus : c'est un prénom peu répandu aujourd'hui.
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