Ce matin, je ne sais quelle journaliste sur France-Inter parlait, bien sûr, du festival de Cannes. Avec des mots grandiloquents, donnant du "chef-d'œuvre" et du "à voir absolument!" à chaque phrase. Et je ne cite ici que les plus compréhensibles de ses assertions enthousiastes. Déjà, ce ton ampoulé avait commencé à m'exaspérer un tantinet: que diable, des chefs-d'œuvre, on n'en pond pas tous les jours, même à Cannes et même si la sélection de cette année semble d'un niveau intéressant!
Mais j'ai failli m'étouffer de rire (et de tristesse méprisante!) lorsque, à propos de je ne sais plus quoi, elle a cité le nom de Chiara Mastroianni. Certes voilà une actrice moins connue que ses illustres parents et sans doute moins douée, bien que je ne puisse l'affirmer, ne la connaissant que très peu. Mais tout de même! Est-il exagéré de demander à une journaliste professionnelle, qui se veut, qui plus est, spécialiste du septième art, de prononcer les noms propres correctement? Car la dame, je l'espère emportée par son élan d'encensement, n'a pas dit Chiara (comme choristes) mais Chiara (comme chapeau-melon)! Même en ne sachant pas l'italien, on peut respecter la prononciation du pays d'origine, surtout pour une personne aussi connue!
Ce laxisme, ou cette inculture, des journalistes qui occupent nos ondes, me sidère et m'insupporte de jour en jour davantage! Lorsque la ville ou le village dont ils parlent se situent à plus de trente kilomètres de Paris, ils n'en savent jamais restituer le nom exact correctement, par exemple. Et je ne parle pas des fautes innombrables de syntaxe dont leurs phases sont truffées! Je vois là comme une espèce de mépris non seulement vis à vis de la langue qui pourtant les fait vivre, mais aussi vis à vis des auditeurs dont je fais partie. Mais peut-être suis-je en train, l'âge aidant, de glisser inexorablement sur la pente qui me conduira irrémédiablement à n'être plus qu'un vieux con!
dimanche 22 mai 2011
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11 commentaires:
Moi aussi ça m'exaspère tout ça, les mots grandiloquents mal maîtrisés de plus, et à tout propos, et les noms des gens et des lieux mal prononcés alors qu'il suffit de demander quand on ne sait pas, car on n'est pas obligé de tout savoir.
Mais je ne suis pas une vielle conne, na !
La Plume: alors, moi non plus? Tu me rassure, là!
J'ai entendu aussi quelques compte-rendus d'Eva Bettan, l'envoyée spéciale de France Inter à Cannes : un peu court, madame !
Dominique: même impression, souvent, en écoutant Le masque et la Plume.
Voilà, tu m'as obligé à faire une note pour remplacer mon commentaire ! ;-)
Cornus: eh bien, imagine-toi que je suis ravi de te faire sortir de ton silence de plusieurs jours!
De mon silence, pas tout à fait car je reste bien bavard dans les commentaires. Mais il est vrai que je n'ai pâs un courage extraordinaire pour écrire ou même montrer des photos. Mais je n'abandonne pas.
je suis sans doute plus clément envers les erreurs, de prononciation entre autres - celle ci te marque car elle touche à une langue que tu aimes, à ce que j'ai pu comprendre - qu'envers les grands mots et le ton de certains "critiques" car on ignore son ignorance mais pas son outrecuidance.
Cornus: tu es effectivement très fidèle pour les commentaires et, personnellement, cette fidélité me touche beaucoup. Pour les billets, je pense que, lorsque l'on ne se sent pas d'écrire, on a raison de ne pas le faire. Il n'en reste pas moins que j'aime beaucoup te lire.
Karagar: sans doute as-tu raison pour l'italien, mais tout de même, Chiara Mastroianni est assez connue pour que l'on sache prononcer son nom, surtout si l'on est journaliste spécialisée. Pour l'outrecuidance, je partage entièrement ton avis.
Si Chiara entend ça, ça va chier !
yuk yuk yuk... je me suis gondolé de joie en te lisant...
(et le vérificateur de mot me demande de taper "stracon" !)
Lancelot: ch'est chûr!
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