"Ils" avaient laissé le chauffage et "ils" avaient bien fait, car le matin, c'est encore un peu juste. Quelques rayons de soleil aujourd'hui, pas de quoi s'éterniser devant la vue. Pas de photos.
Le travail avance. Les humeurs s'égalisent: ceux qui parlaient haut et fort au début, pour qui rien ne posait problème parce qu'ils avaient réponse à tout, se sont fatigués et travaillent maintenant en silence. Il n'y a plus que les enseignants de français à terminer leurs paquets de copies, les autres (bio, math, histoire) ont déjà terminé, bien avant nous comme d'habitude.
Les discussions sur la répartition des points tournent parfois au n'importe quoi. Cela m'a rappelé une assemblée générale, ou une conversation dans la salle des professeurs: tout le monde parle en même temps, plus fort que le voisin si possible, personne ne s'écoute, si l'on voit l'attention de son interlocuteur faiblir, on se tourne vers un autre pour finir sa phrase. Comme il n'écoute pas non plus, ça n'est pas très gênant. Au bout d'un quart d'heure/vingt minutes de bazar, on finit par trouver, réflexion ou lassitude, que la première proposition énoncée n'était après tout pas si mauvaise et le silence revient, bientôt interrompu par le distrait de service qui demande ingénument: " Bon, alors, qu'est-ce qu'on décide?"
Ma binôme travaille au même rythme que moi, c'est-à-dire lentement. Lorsque nous ne sommes pas d'accord sur la double correction, nous reprenons l'exercice et relisons, pendant que d'autres partagent simplement la poire en deux. Nous échangeons nos copies et ne les corrigeons pas simultanément.. Il me semble que c'est le minimum que l'on puisse faire pour tenter d'approcher une certaine objectivité. Quelques-uns me paraissent pas s'en soucier beaucoup.
Mercredi matin, ce sera l'harmonisation définitive. On parle cette année 2010 d'une autre cession en septembre. Sans moi, merci!
En rentrant, une belle enveloppe carrée dans la boîte aux lettres. Il est né. Il s'appelle Paul-Émile. Le fils d'un couple de jeunes amis. En voilà un que je n'aurai pas en classe! Oui, en principe, Monsieur le Président....
lundi 10 mai 2010
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7 commentaires:
Ouffff.... on lit tranquillement, en souriant, comme si on s'étirait sur un bon divan, et puis ta dernière réflexion prend à revers, comme une paire de baffes ! Terrible. Moi, je risque de l'avoir en classe, Paul-Emile, et même son petit frère Victor et sa soeur Oceania, si ses parents poursuivent sur leur belle lancée !
Screugneugneu...
Bon courage, mon grand! Je t'enverrai des cartes d'Italie!
Il y a des paires de baffes que l'on aurait pu s'éviter si les précédents gouvernements (Gauche et Droite) s'étaient penchés sur cet inéluctable problème de l'allongement des cotisations retraite plutôt que de refiler le bébé et l'eau du bain aux parents suivants... Je me demande d'ailleurs si la crise économique en Grèce et la marée noire dans le golfe du Mexique ne sont pas aussi la faute de Sarko...
Il faudra aussi, FD, que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, se penche sur d'autres problèmes urgents, comme le manque imminent de médecins généralistes en France.
Eh bien si tous les enseignants étaient consciencieux comme vous, ce serait vachement bien. Et moi je vous rends l'hommage que vous méritez. Rien que pour ça, je suis content de vous connaître.
Je ne comprends pas qu'on puisse corriger une copie à la va-vite, or ce n'est pas rare. Je me répète, mais j'ai eu l'occasion de corriger des copies à l'université et bien qu'elles n'étaient pas nombreuses, je passais un sacré temps dessus, et je revenais je ne sais combien de fois sur les copies déjà lues pour pouvoir être le plus juste possible. Vive les QCM, cela facilite les choses, mais il y a des sujets qu'on ne peut pas traiter de la sorte.
Pour le manque de médecins généralistes, je t'invite à consulter le nombre de recalés en fin de première année de médecine pour chaque faculté, au vu de la moyenne générale.
A moins de recruter des docteurs "Knock"...
C'est que la plupart des candidats ont des ambitions (pécuniaires) plus grandes que leurs capacités intellectuels! Rien d'étonnant à cela. On ne vise plus un métier pour le plaisir que l'on peut y trouver mais pour ce qu'il peut rapporter!
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