Sur Youtube, il y a deux vidéos de la chanson L'Oiseau et l'enfant, chantée par Marie Myriam: l'une de 77, le soir même du concours de l'Eurovision, l'autre, un peu plus tard (78 ?) au cours d'une émission animée par Danièle Gilbert avec, comme invité vedette, Claude François. Dans les deux, la voix est la même, une voix que l'on peut aimer, en tout cas dont on n'a pas à rougir. Pour le physique, c'est autre chose: la jeune fille qui apparait un peu godiche dans sa longue robe jaune à Londres en 77 s'est affinée, on l'a repeignée, relookée, dirait-on aujourd'hui. Elle est plus mince aussi, moins enfantine. Pourtant, sur la vidéo la plus récente, elle me semble triste, comme si quelques mois avaient suffi pour qu'elle comprenne l'inanité des espérances qu'elle avait placées dans ce concours, pour qu'elle sache que les promesses qu'on lui avait faites d'une belle carrière n'étaient que du vent et que, sans doute, le plus beau jour de sa vie resterait à tout jamais celui où, pour la première fois, elle fut vue par des millions de téléspectateurs.
Hier, j'ai parfois jeté un œil sur le téléviseur lors de la finale de cette année, pas suffisamment pour en parler dans le détail mais assez tout de même pour savoir que ça n'en valait pas la peine. Les chansons sont toutes les mêmes, elles sont indifférenciables, stéréotypées dans la gesticulation et la répétition de mots anglais éculés. Ce n'est pas parce qu'on se fait pousser des ailes de lumière pendant sa prestation ou que l'on prend une attitude et un rythme romantico-sirupeux que l'on a du talent. D'ailleurs qui parle de talent? Il faut une chanson vive et dansante, une musique simple et que l'on retient facilement, un chanteur ou une chanteuse pas trop laid sans tomber dans la plastique mannequine. Tout ceci n'est pas censé lancer la carrière de qui que ce soit mais simplement faire du fric, un maximum avant de promouvoir un nouveau produit l'année suivante. Je pense même que tous ces jeunes gens déguisés pour un soir le savent et adhèrent à cette philosophie.
Le plus beau, c'est tout de même le moment des votes dans les différents pays participants. Heureusement, les organisateurs ont eu l'idée, pour chaque jury, d'afficher immédiatement sur l'écran le nom des pays bénéficiant de points de ce jury, à l'exception des 8, 10 et 12 points, les trois scores majeurs. On y perd la poésie des "Malta, three points, Belgium five points", et tutti quanti, mais on y gagne un temps considérable pour faire autre chose de sa soirée. Alors, comment cela se passe-t-il? Toujours de la même façon: on vote pour ses voisins les plus proches (à l'exception de la France dont les voisins immédiats semblent régulièrement nous oublier), pour ses anciens camarades de bloc, pour ses alliés politiques, etc. Et nous, pas de chance: Monaco et et le Luxembourg ne participent plus à la compétition.....
Cela fait trente-trois ans que la France n'a pas gagné. Trente-trois ans: un long calvaire, un infini chemin de croix, une coupe à boire jusqu'à la lie. Marie Myriam ton enfant est bien grand aujourd'hui, cela doit faire un beau quinquagénaire, encore quelques années et il fera connaissance avec sa prostate, l'oiseau bleu qui survolait la terre s'est sans doute englué dans les nappes de pétrole au large de n'importe quel océan mort, et la France hier soir n'a toujours pas gagné. Ah! les salopards! Une chanson si, si, si , si quoi au fait?
dimanche 30 mai 2010
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10 commentaires:
J'ai aussi regardé la fin hier. Mêmes remarques que toi sur les chanteurs et leurs "productions". Pourquoi ai-je regardé ça ? J'ai failli m'endormir.
C'est toujours la question que l'on se pose après. Je ne l'avais pas vu depuis plusieurs années et je crois que maintenant c'est fait pour quelques temps encore!
La dernière fois que nous l'avons regardée, c'était il y a quatre ans. On est bien tombés cette année-là ! c'était cet imbécile de Druker qui commentait et il se désolait parce que la candidate de la France ne récupérait aucun point lors du vote (et pour cause : elle avait tenté de faire un solo face à un violoncelle, elle chantait faux à pleurer, c'était un massacre). Cette année là, ils ont oublié de récompenser les traditionnelles Barbies aux seins gonflés à l'hélium, et on a vu gagner un groupe finlandais de Hard Rock qui arborait des masques de monstres en caoutchouc ! Génial ! J'avais ADORE ! Pour une fois qu'on rigolait...
Avant-hier soir, on a regardé un film en DVD, et ensuite on a zappé rapidement, presque par hasard, sur les résultats. Ca me passionnait tellement que je me suis endormi avant la fin du vote.
L'a eu finallement de la chance Marie Myriam de ne pas avoir de successeur, cela permet que l'on parle d'elle tout les ans à la même époque depuis 33ans.
En revoyant la liste des 54 gagnants(http://bdd.eurovision-info.net/), il y en a bien quelqu'uns qui sont "passés à la posterité" mais il y en bien autant sinon plus parmis les perdants...
L'Italie n'a gagné qu'une fois et ils ont d'ailleurs abandonné
En 1964 j'etais persuadé que "Nonoletta" était un prénom italien...;-))
Et pis , un 'tit clin d'oeil aux "K" qui passeraient par là:
En 96 la France était Celte! bon OK, ça lui a pas trop réussi 19ième sur 23!... c'etait pourtant pas mal!
Un petit clin d'oeil aux "K" qui passeraient par là: en 96 la France était celte!! Bon OK ça lui a pas trop réussi (19ième sur 23)...c'était pourtant pas mal!
Vlà que Piergil bégaie !
Ah oui, je comprends, c'est quand ils pensent au K, ça l'émeut !
il pense
Pardon.
C'est tossi que je viens de découvrir le talent et l'organe du vainqueur 2008...!!!
L'enfant et son 'tit zoiseau a bien grandi!!!
Ben dites donc, L'Eurovision, ça fait toujours parler, et écrire!
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