J'allais tout à l'heure entrer dans mon bureau et m'installer devant l'ordinateur lorsque le téléphone a sonné, sur ma ligne France Télécom qui ne résonne que très rarement maintenant. Une pub? Trop tardif. Une erreur de numéro? Plus probable.
Pourtant la voix, inconnue, au bout du fil m'appelle par mon prénom, et je me souviendrai longtemps de sa première phrase: "C'est André, de Québec!" Pas une minute je n'ai eu à chercher dans ma mémoire à qui je pouvais bien avoir à faire, pas une seconde d'hésitation. A la place, une immense joie d'avoir retrouvé ce soir, un de mes plus vieux amis.
Alors, pendant qu'André parlait et me donnait des nouvelles de ses enfants, tous autour de la vingtaine d'années à présent, et de sa femme, qui vit maintenant en France, me passait par la tête une foule de souvenirs plus ou moins lointains mais tous agréables: la première rencontre, au lycée professionnel où nous avons enseigné ensemble une année ou un peu plus, un voyage en Haute-Savoie où nous avions retrouvé d'autres collègues et amis, eux totalement perdus de vue, nos appartements quasi voisins, les invitations d'André à partager ses essais culinaires, tous réussis et plus goûteux les uns que les autres, la soirée où j'ai appris que j'avais réussi le Capes et où, en l'absence de Pierre toujours ailleurs, je l'avais convié à partager mon repas: des quenelles dont la sauce Béchamel préparée par mes soins était plus épaisse que la spécialité lyonnaise, un autre repas, cette fois-ci en compagnie de Pierre, que j'avais mis la journée à réaliser, en téléphonant toutes les dix minutes à un cuisinier de Monteux qui se trouvait être mon amant à l'époque, des fous-rires, des échanges de points de vue politique, proches, des huit décembre autour d'une table, la crémaillère pendue dans la maison de campagne, près de Vienne, le mariage sur les contreforts de la vallée du Rhône. Et puis le dernier, de Québec celui-ci: la silhouette d'André devant le lieu où la chorale que j'accompagnais devait donner un concert le soir-même, André qui avait su et qui était venu.
Pour moi, c'est vraiment une grande joie ressentie ce soir. Nous avons dû abréger le coup de fil mais André doit venir fin août début septembre en France. Et là, nous allons nous voir. Je suis sûr que nous nous retrouverons comme si nous nous étions quittés hier et que les sujets de discussion ne manqueront pas. Il me tarderait presque d'être à la rentrée!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Tu sais, tu peux l'appeler gratuitement avec ton téléphone free.
Il faut juste s'entendre sur l'horaire... pour ne pas tomber trop tôt ou trop tard.
Bises, J.
J'ai déjà commis l'erreur par le passé, tu me connais!
L'avalanche de tous ces bons souvenirs me laisse un arrière-goût de découragement prématuré.... OUF ! j'en ai des choses à faire, du retard à rattrapper avant d'arriver au niveau d'André et de tout ce vécu !
Bon... L'essentiel, c'est que la machine soit lancée, pas vrai....
Ah non! Pas de découragement! Tu es sur la bonne voie, je t'assure! Et t'en remercie!
Enregistrer un commentaire