Et puis il y a eu les Invites de Villeurbanne. Quatre jours de fête dans les rues et sur certains sites de la ville. Ce que j'en avais vu l'an dernier m'avait beaucoup plu, j'y suis donc revenu cette année. Ces festivités ont duré quatre jours, du 17 au 20 juin, je n'ai assisté, avec J. et une partie de sa famille, qu'à certains spectacles du samedi.
D'abord, en arrivant, une fanfare de cinq musiciens arborant de très beaux costumes de mongols qui a revisité la musique de Led Zeppelin pendant 3/4 d'heure avec une prestance et une bonne humeur très appréciable, mêlant quelques moments de rire à des séquences plus sérieuses. Un pur bonheur. Leur nom: Quelques fiers Mongols, tout simplement.
Ensuite, ce que, je crois, j'ai préféré de la journée: Riez sans modération, de Réverbère. Ce monsieur, de noir vêtu et accompagné au piano par un acolyte tout aussi endeuillé, commence par se promener sur une immense traîne rouge qui s'étale sur le pavé villeurbannais comme une tache de sang. On entre alors de plein pied dans son univers de burlesque à la Buster Keaton pour n'en ressortir qu'une heure plus tard, avec des mâchoires un peu douloureuses à force d'avoir ri. Prenant à parti le public, le faisant participer à sa scène sans que jamais ce ne soit forcé, il s'installe parfois lui-même au milieu des spectateurs pendant que le spectacle continue sans lui. J'ai beaucoup apprécié la joie des enfants qui se prêtaient volontiers au jeu et l'humour toujours fin des spectateurs adultes mis à contribution. Chose rare dans ce genre de spectacle: jamais de vulgarité, ni d'un côté ni de l'autre. Quand il s'est arrêté, j'avais complètement oublié que je me trouvais au milieu d'une rue de Villeurbanne.
Ensuite un petit tour sur la place du marché où Groupenfonction, de jeunes villeurbannais s'en donnaient à cœur joie dans un spectacle de chansons en play-back: Eminem, Radiohead, .... Là aussi, ça aurait pu être n'importe quoi. Or, c'était excellent.
En revenant sur l'avenue Henri Barbusse, nous avons rencontré la noce d'Ilotopie, défilé de spectres blancs qui s'installèrent bientôt dans des cages devant l'escalier central de la mairie et commencèrent à manipuler de la mousse de couleur ( d'où le titre: La Mousse en cage) qui, peu à peu, durcit et figea leurs gestes dans le noir, dans le bleu, dans le rouge, dans le vert. Tableau que, personnellement, j'ai trouvé de plus en plus morbide au fur et à mesure de sa mise en place, mais images idéales pour la photographie. Tous ces spectacles dont je parle ici seront d'ailleurs ce soir chargés sur Flickr.
Un très rapide tour à l'école Anatole-France ou Le Samu donnait Et pourquoi pas...?, qui n'a pas su nous retenir, et bises d'au revoir puis retour au bercail pour enfiler une tenue plus chaude.
Le soir, après un repas chez Jean-Claude en compagnie de Frédéric, nous sommes, malgré le vent frisquet, ressortis dans les rues pour assister au final du centre ville: Mécanique vivante, Le Chat des Sirènes. Ces sirènes sont celles d'alerte qui résonnent dans les villes françaises à midi tous les premiers mercredis du mois. Mais autant le final de l'an dernier consacré à l'Odyssée était intelligent et réussi car à la fois culturel et populaire, autant je n'ai pas aimé le peu que j'ai vu de celui de cette année. D'ailleurs, la forte odeur d'essence et les décibels poussés un peu trop à fond ont très vite eu raison de notre patience.
Mais il est un spectacle dont je n'ai pas encore parlé et qui pourtant est permanent durant ces journées de fête: c'est celui du public, de tous ces gens qui déambulent, qui passent et qui s'arrêtent ou pas, pour un instant ou pour toute la représentation, qui ont amené avec eux leurs enfants, leurs amis, leurs voisins, et forment, tous réunis un beau kaléidoscope toujours changeant de visages, de silhouettes et de démarches qui, bien sûr, m'ont tout autant attiré l'œil que les représentations officielles. Excellente journée donc. Je compte bien y retourner l'an prochain.
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