On parle beaucoup en ce moment de débarquements et de bombardements en Normandie. On oublie que d'autres coins de France ont eux aussi été bombardés par les forces alliées. Mes parents racontaient souvent, quand j'étais gamin, d'un bombardement de Saint-Etienne par les anglais (ou les américains, je ne me souviens pas), bombardement qui visait la gare et avait en fait détruit une école, occasionnant de nombreuses morts d'enfants, et une église où se célébrait un mariage : seuls ceux qui se trouvaient sous le clocher avaient échappé à la mort. Neuf bombe sur dix n'ont pas atteint leurs cibles.
Cela me terrifiait et, lorsque les sirènes résonnaient dans les usines, je croyais toujours qu'elles annonçaient l'arrivée de bombardiers. Lorsque je rêvais, les méchants étaient souvent les nazis.
Je crois que l'on a bien fait de me raconter tout cela. Peut-être aurait-il fallu attendre un an ou deux de plus...
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(Le Soleil est un quartier de St-Etienne, proche de la gare et où je suis né un peu plus de huit ans plus tard. |
8 commentaires:
Ça me fait penser à l'histoire qu'on me racontait petite. Il y avait eu bombardement par erreur, anglais sans doute, d'un fief de la Résistance sur la côte du Cap Sizun. Et mon frère, agé de 5 ans, avait cassé son fusil en bois et annoncé solennellement "je ne fais plus partie de la Résistance". Apparemment il avait compris les choses un peu de travers...Mais voilà, quand on entend des bombardements, faut expliquer, même à un petit mousse, et tant pis 'il comprend de travers !
Plume : moi, je n'en ai pas connu mais les ai largement imaginés. Est-ce que c'est tout aussi terrifiant ?
Plume) faut que je fasse gaffe en jardinant, des fois qu’il reste une bombe !!!
Ma mère à 11 ans a vu la moitié de sa classe de filles décimée par un bombardement américain qui avait confondu les bâtiments en briques de l'école avec une usine d'armement ...
J'y repense souvent, encore aujourd'hui ...
J'y repense comme un truc impossible à imaginer ...
Même type de souvenirs de la part de mes parents... souvenirs de peurs incontrôlables, de paniques folles dans la ville (Normandie) j'écoutais plutôt fasciné très curieux, leurs paroles sont gravées à jamais dans ma mémoire.
Bleck
Karagar > C'était à Lezven, pas la porte à côté de chez toi donc !
Oui, bien sûr, il n'y a pas que les Normands qui sont morts mais quand même de manière plus massive. Mon grand-père paternel n'allait pas aux abris en ville pendant les bombardements, il se réfugiait dans son jardin à un bon kilomètre de la maison, à la périphérie de la ville. Mon père et sa mère, eux, y allaient (aux abris)... mais cela n'a pas été très souvent.
Chroum : le nombre d'erreurs qu'ils ont commises. C'est impressionnant.
Bleck : c'est exactement la même chose pour moi.
Cornus : Saint-Etienne a vraiment trinqué aussi.
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