dimanche 23 juin 2024

Jura 2024 (9)

Mardi 11 juin (1)

Autre lieu non encore visité : Saint-Lothain (Jura), près de Poligny.

Le village viticole de Saint-Lothain occupe le site de l'ancien village gallo-romain de Silèze, détruit au vie siècle. Lautein, ou Saint Lothain, ou Lautenus en latin, moine ermite bénédictin de l'abbaye Saint-Symphorien d'Autun, vient évangéliser la région de Silèze, où il convertit de nombreux disciples, fonde les prieuré de Saint-Lothain de soixante moines en 480. Le village est rebaptisé de son nom après sa disparition, et conserve son sarcophage et ses reliques dans la crypte de l'église. Le prieuré de Silèze est relevé par l'abbé Bernon de l'abbaye de Baume-les-Messieurs (entre autres fondateur de l'abbaye Saint-Pierre de Gigny en 880, puis de l'abbaye de Cluny en 909).

A noter que le village possède une ancienne carrière d'albâtre largement exploitée pour les sculptures des églises voisines. Ce marbre d'albâtre très riche a servi entre autres à la construction des tombeaux des ducs de Bourgogne de la grande salle du palais des ducs de Bourgogne, ainsi qu'aux sculptures de l'église du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse.

Lorsque nous arrivons, le petit parking est complet : des obsèques vont avoir lieu dans l'église, et pas n'importe lesquelles : celles de Madame Bonnot, de la famille des vins Bonnot (drôle de nom pour un négocient en vins, mais, rassurez-vous, son voisin, également négociant en vins, s'appelle Grappe !). Nous irons donc faire un tour du village.















Charles Sauria, né à Poligny le 25 avril 1812 et mort à Saint-Lothain (Jura) le 22 août 1895, est un inventeur français. En 1831, alors qu'il n'était encore qu'étudiant en chimie au collège de l'Arc à Dole (Jura), il inventa les allumettes phosphoriques à friction en remplaçant le sulfure d'antimoine par le phosphore blanc dans la formule de John Walker. On raconte que c'est le souvenir d'une explosion accidentelle survenue lors d'une expérience de chimie en classe de seconde qui lui donna cette idée. Mais il ne possédait pas les 1 500 francs nécessaires au brevet et c'est un Allemand J.F. Kammerer (parfois considéré à tort comme leur véritable inventeur, et informé par le professeur de chimie de Charles Sauria) qui fut le premier à les fabriquer industriellement l'année suivante. Ce n'est que 55 ans plus tard qu'il se vit reconnaitre la paternité de cette invention. Mais la Légion d'Honneur lui fut refusée par le Président de la République Jules Grévy, pourtant son ancien camarade de collège de Poligny. Par la suite, Sauria devint médecin. Il se consacra aux soins des plus démunis. Il était également poète, agronome, correspondant et membre de plusieurs sociétés savantes. Disciple de Fourier, Charles Sauria a tenté de mettre en place cette organisation sociale utopique, fondée sur de petites unités autonomes. Il créa avec son frère un phalanstère agricole, exploitation expérimentale dans laquelle les ressources étaient mises en commun.


4 commentaires:

Cornus a dit…

Pas mal de Charles Sauriat !

Calyste a dit…

Cornus : un qui est passé à côté d'une immense fortune. Et j'admire tout ce qu'il a fait.

Bleck a dit…

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer comment on range correctement les allumettes dans une boite d'allumettes...

Bleck

Calyste a dit…

Bleck : moi, c'est à la va-comme-je-te-pousse !