dimanche 31 mars 2024
Père et mère
Après Bach, Haendel
Mauvaise étoile
(R.J. Ellory, Mauvaise étoile. Ed. Sonatine. Trad. de Fabrice Pointeau.)
samedi 30 mars 2024
Don Juan aux Enfers
Et lorsqu’il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l’oeil fier comme Antisthène,
D’un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.
Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.
Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.
Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre
Elvire, Près de l’époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.
Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir ;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.
Charles Baudelaire
D'autres descentes aux enfers
vendredi 29 mars 2024
Certains "nordistes" reconnaitront ...
La confluence |
Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas
La pluie ne viendra que la nuit, mais à seaux ! Et aujourd'hui vendredi, nous passons en alerte vent (avec le département de la Loire)
jeudi 28 mars 2024
Les forts lyonnais
Avant le 19ème siècle, les fortifications et places fortes lyonnaises étaient peu nombreuses et mal entretenues, ce qui avait conduit à l’occupation de la ville par les troupes autrichiennes en 1814 et 1815. En cette période d’instabilité, il était urgent de faire de Lyon une place forte de l’Empire, afin d’assurer la défense du quart Sud-Est du pays.
Il faudra attendre entre 1831 et 1854 pour que soient construits 19 forts dans Lyon et sa proche périphérie : Montessuy, Caluire, Brotteaux, Montluc, La Motte, La Part-Dieu, la Vitriolerie, Ste-Foy, La Duchère, St Irénée, Loyasse et Vaise.
Suite à la guerre de 1870, le général Séré de Rivières propose de revoir les systèmes de défense français et souhaite mettre en place une seconde ceinture de défense plus éloignée de Lyon pour compenser l’augmentation de la portée de l’artillerie et l’extension de la ville. Entre 1874 et 1896, 14 forts sont construits : Mont Verdun, LePaillet, Chapoly, Bruissin, Côte Lorette, Montcorin, Champvillard, Feyzin, Corbas, St Priest, Bron, Genas, Meyzieu et Vancia.
Mais les évolutions des techniques militaires au 20ème siècle et l’arrivée de l’aviation les rendent rapidement inutiles. Certains forts lyonnais sont alors détruits (celui des Brotteaux pour la construction de l’ancienne gare, celui de Part-Dieu pour la construction du centre commercial…) et d’autres réaffectés.
Voici quelques-uns de ces forts :
Fort de Vaise (Lyon 9°) :
Lieu d'expositions |
Fort de Saint-Irénée (Lyon 5°) :
Résidence universitaire et Institut Franco-Chinois |
Fort de Bron :
Biennale (théâtre) |
Fort de Feyzin :
Centre équestre |
Fort du Bruissin (Francheville) :
Spectacle et création artistique |
Fort du Paillet (Dardilly) :
Associations |
Fort de Vancia :
Escape game |
Fort de Saint-Priest :
Autour : parc et circuit pédestre |
J'y prends goût (10)
Ensuite, pas très loin, le fort de Côte Lorette, à Saint-Genis-Laval (69), ancien ouvrage militaire construit de 1874 à 1894. Il fait partie de la deuxième ceinture de Lyon. Culminant à 290 mètres d'altitude, il couvrait les communes de Chaponost et Brignais et servait aussi à contrôler les routes vers Saint-Étienne et Givors, ainsi que d'appui pour le fort du Bruissin et le fort de Feyzin. La quasi-totalité des fossés ont été comblés, le glacis a été transformé en jardin public et un parcours de santé a vu le jour autour du fort. L'ouvrage en lui-même sert d'atelier communal à la commune.
Un mémorial dédié au massacre des prisonniers de Montluc est érigé sur ce qui était le logement du gardien du fort. En effet, 120 détenus de cette prison y furent massacrés le 20 août 1944. Ce matin-là, la Sicherheitspolizei de Lyon, dirigée par Werner Knab et Klaus Barbie, extrait environ 120 détenus de la prison Montluc. Les otages sont emmenés dans deux cars, accompagnés de six voitures dans lesquelles se trouvent des Allemands et des miliciens français, au fort de Côte-Lorette à Saint-Genis-Laval, où ils arrivent vers 8h30. Les otages sont fusillés par petits groupes dans la maison du garde attenante au fort. Un seul, un « malgré-nous » du nom de René Wehrlen, peut s'échapper sans être repris. Après la fusillade, les bourreaux incendient la maison avec de l'essence et du phosphore, puis la font exploser. Parmi les victimes, on compte plusieurs figures de la résistance locale, comme Daisy Georges-Martin, François Boursier et Roger Radisson. Mais on ignore encore l'identité de bon nombre de victimes.