Demain, court périple dans le presque-sud pour assister au mariage de deux de mes amis. Ce sera le premier mariage homo (je n'aime pas le mot "gay") auquel j'assisterai. Quand ces deux amis m'ont annoncé la nouvelle, je n'ai pas manqué d'être surpris : ils vivent ensemble depuis plus de vingt ans. Que leur apportera ce changement ? Ils m'ont rassuré en évoquant le point de vue purement économique, voulant se protéger l'un l'autre des magouilles et des préjugés de leur famille respective. Bien. Je ne peux que les approuver, n'ayant pas oublié ce que j'ai vécu il y a une vingtaine d'années, et sur le plan financier, et sur le plan amical.
Pourtant, je suis toujours mal à l'aise avec ce mot "mariage". Prétendre avoir les mêmes droits que tout un chacun, certes. Il y a d'ailleurs longtemps que cela devrait être dans tout pays qui se dit démocratique. Mais pourquoi, pour y accéder, vouloir copier, singer les façons de faire du monde hétérosexuel ? Pourquoi ne pas avoir préféré à mariage le mot union, beaucoup moins connoté, il me semble. En écrivant, je vais sans doute passer pour rétrograde, mais tant pis. Je ne peux m'empêcher de penser que, telle quelle, cette revendication au "mariage" s'apparente pour moi à la globalisation, à la mondialisation, à la banalisation. Tous pareils et l'on sera heureux ! Fumisterie à laquelle je n'adhère pas. Je n'aime que les différences. Peut-être ne suis-je, après tout, qu'un anarchiste qui s'ignore (pas tant que ça pour être sincère).
vendredi 10 juin 2016
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8 commentaires:
Pour moi c'est capital que tout le monde ait les mêmes droits. On n'est pas obligé de s'en servir mais on doit pouvoir le faire.
J'approuve à au moins 100 % le commentaire de Plume.
Pour ma part, je me moque du mot mariage. S'il fallait parler d'union ou d'un autre mot, cela ne m'ennuierai nullement. Je le dis d'autant plus aisément que notre union ne s'est finalement pas traduite par l'émergence d'enfants, car c'était bien la finalité pour le mariage de l'ancien temps.
Je conçois parfaitement que des couples de quelque nature que ce soit puisse faire entendre à tout le monde qu'ils s'aiment ET qu'ils n'ont pas moins de droit que les autres ET qu'ils peuvent bénéficier des mêmes avantages que les autres en termes fiscaux et de successions.
Personnellement, bien que largement dépourvu de tout véritable sentiment religieux, et peut-être que cela va passer pour arriéré ou je ne sais quoi, je pense aussi que le mariage (ou autre union revêtant quand même un caractère vaguement officiel), c'est aussi le moment (pas le moyen, mais ça pourrait) de s'engager pour quelque chose dans la vie. Mais ça, c'est moi (bien que je sache que Fromfrom partage complètement sur ce point), car la fidélité, l'engagement, le respect, l'honnêteté, ce sont des valeurs qui ne sont pas pour moi du vent. On constate trop souvent des engagement bien trop éphémères qui ont tendance à me peiner. Certes, le mariage n'est généralement pas une nécessité vitale (sauf par certains avantages qu'il peut conférer) et on pourrait s'en passer. Et cela ne me dérange pas que cela soit prétexte à faire la fête, sauf si bien sûr, on ne se marie que pour ça.
Et puis, il y a la dimension religieuse, pour ceux qui y croient et je ne la mets pas à la poubelle. Cela peut faire plaisir de faire plaisir, même si j'ai eu la chance de ne pas faire semblant et de faire la cérémonie avec un curé qui était parfaitement au courant que je ne croyais à rien (sinon, j'avais un plan B). Mais je suis bavard et ce que je dis ne sert à rien.
Étant gay (le mot ne me déplaît pas), je partage assez ton opinion, j'aurais préféré le mot union pour le différencier du mariage, même avec les mêmes droits et devoirs.
On pourrait aussi (enfin !) songer à tout bonnement abolir le mariage, moi ça me plairait bien. Mais bon...faut pas rêver.
Cela dit un peu pour faire ma mauvaise, j'ai une remarque pour Cornus. Tu crois vraiment que le mariage empêche l'infidélité ? Tout au plus la complique t-il, non ? Et vu les statistiques du divorce je ne crois pas non plus qu'il garantisse la pérennité !
Mais les choses étant ce qu'elles sont pour le moment, j'en reviens à mon principe : égalité devant la loi et rien d'autre.
Plume> Pour la fidélité, je me suis mal fait comprendre, je ne parlais que de moi (de nous avec Fromfrom), pas du mariage en général, car bien sûr, si le mariage était une preuve ou une garantie de fidélité, d'intelligence, de bonheur ou autres, cela se saurait. Je sais bien que les vertus que je trouve au mariage sont peut-être vieux jeu, dépassées et pourraient se faire dans un autre cadre, mais personnellement, cela n'est pas une abomination non plus que cela puisse se faire ainsi, même si c'est très certainement perfectible.
A tous : l'essentiel est effectivement la possibilité d'accéder aux mêmes droits et devoirs. Là dessus, nous sommes tous d'accord.
Mariage, étymologiquement, c'est le "mâle" et dans le même "une femme qui va devenir mère par l'union avec un homme"...
Union est plus juste.
L'union libre était une vieille revendication !
Chroum : et dans conjugal, il y a joug, comme pour l'attelage !
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