mercredi 22 juin 2016

Fluidité

Les fleuves, c'est comme les trains, ils passent, en cachant leur mystère. Celui qui les regarde ne sait rien de ce qu'ils transportent. Parfois, un bout de bois poli s'accroche à la berge comme un passager sans billet que l'on a débarqué. N'importe où, loin de son attache. Il restera là, incongru, un moment, avant de reprendre son voyage.

Les vaches, dans les prés, ne les contemplent plus. Par milliers, on les a enfermées sur un plateau où ne passent ni fleuve ni train. Alors, indifférents, ils s'en vont. Parfois un éclair de lumière sur la vitre ou sur l'onde et le reflet des arbres, le reflet des êtres, vite aperçu, vite oublié.

Berceuse de la roue, berceuse de la vague, musique de nos nuits quand le sommeil s'en va. Compagnons de la lune, inventeurs de nos rêves et le matin arrive qui les a oubliés.

5 commentaires:

Cornus a dit…

Très beau texte poétique ! Merci Calyste.

Jean-Pierre a dit…

Je cosigne, "je dirais même plus" comme diraient les Duponts : Joli texte, poétique et mélancolique sur la roue qui tourne ou le temps qui s'écoule. Un thème très "Calystien"..

Calyste a dit…

Cornus et Jean-Pierre : j'ai des moments comme ça....

Cornus a dit…

Oui, et il faut les garder précieusement.

Calyste a dit…

Cornus : ils ne risquent pas de me quitter même si parfois ça m'arrangerait.