Une fois n'est pas coutume, je suis allé au cinéma aujourd'hui, et, une fois n'est pas coutume non plus, le matin. Peu de monde (le film a déjà quelques semaines) et petit prix dans un des rares cinémas indépendants de Lyon.
Il s'agit de Marguerite, de Xavier Giannoli, avec, dans le rôle principal, Catherine Frot, l'histoire d'une baronne qui crut tout sa vie avoir une voix et qui n'en avait pas, c'est le moins que l'on puisse dire.
On commence par rire, tant les airs sont massacrés (un des sommets : l'air de Chérubin, dans les Noces de Figaro. Ou bien encore l'air de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée !), tant la voix est fausse, tant ceux qui la flattent sont vils et intéressés.
Et puis, peu à peu, on rit moins, puis plus du tout, lorsqu'on apprend que cette "folie" vient d'un manque d'amour de son mari pour cette femme qui l'aime profondément. Catherine Frot est bouleversante dans sa maturité vieillissante, dans le besoin de son personnage de réaliser sa passion. On comprend peu à peu que c'est une aristocrate qui étouffe dans la société corsetée des années vingt. Et on la plaint.
Son mari prend, trop tard, conscience de ce manque et, lorsque, pour quelques secondes, elle chantera divinement bien, elle mourra sur scène, devant lui. Mais n'est-ce pas, inconsciemment, ce qu'elle souhaitait ? Et, comme souvent lorsque je sors de la salle sombre en y ayant vu un beau film, je ne sais plus du tout ni le lieu, ni le jour, ni l'heure.
jeudi 29 octobre 2015
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5 commentaires:
comme beaucoup de gens, j'aime beaucoup cette actrice... et le thème du film est intéressant aussi
Merci du commentaire, j'hésitais à voir ce film mais ton avis me motive !
Karagar : en plus, en vieillissant, elle prend du "coffre".
Jean-Pierre : je suis content de servir à quelque chose ....
Fromfrom voulait y aller et je n'avais pas trop envie. Visiblement, j'ai eu tort. Et j'aime bien aussi l'actrice.
Cornus : si tu as l'occasion...
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