Lorsque j'étais lycéen, j'avais eu à copier toute une tirade des Fâcheux, pièce peu connue de Molière, pour avoir un peu trop bavardé. Le vieux professeur, celui dont j'ai retrouvé plus tard la chevelure sur la tête du Moïse de Michel Ange, ne manquait pas d'humour et m'a, de plus, fait connaître ce mot qui, ma foi, me plaît beaucoup pour désigner ceux qu'aujourd'hui l'on traite d'emmerdeurs. J'ai eu affaire à l'un d'entre eux pas plus tard qu'avant-hier.
Ma vieille voisine, assez gravement malade mais qui se bat contre le crabe comme une lionne (une mangouste, plutôt, vue sa taille), a l'habitude de se lever très tôt et de se coucher de même. Pendant les absences de mon voisin du dessus (qui a une maison de campagne en Ardèche), elle s'occupe de son courrier. Avant-hier soir donc, vers 19h, le téléphone sonne : c'est le voisin qui me demande si la vieille dame est chez elle car elle ne répond pas à ses appels réitérés. Je lui explique que, parfois, elle sort prendre le soleil l'après-midi et qu'à cette heure-là, elle est sûrement déjà au lit.
- Et si elle avait pris un malaise ? Vous avez ses clefs, on pourrait monter...
- C'est tout de même un peu gênant. Réessayez et tenez-moi au courant.
Mais le bougre avait réussi à m'inquiéter. Je téléphone de mon côté. Et la vieille dame me répond. Elle était effectivement couchée, ayant très mal au dos. Sur mon autre téléphone, en même temps, le voisin me rappelle : il veut récupérer son courrier (comme si ça ne pouvait pas attendre le lendemain !). Je les laisse se mettre d'accord, ayant la confirmation que celui que j'entends marcher comme un pachyderme au-dessus de ma tête quand il est à Lyon est un sombre con, ce que je savais depuis longtemps.
Hier, je le croise dans l'escalier avec sa femme (beaucoup plus agréable que lui). Elle entame la conversation, mais lui passe à côté de moi comme un ours, sans un mot, même pas bonjour, sans s'excuser de m'avoir dérangé et surtout inquiété, sans même me remercier. Par respect pour sa femme, je n'ai pas relevé, mais je le garde un peu sur l'estomac ! Rustre et fâcheux, il les accumule, celui-là, avec sa gueule rebutante d'ancien huissier de justice à la retraite !
vendredi 9 octobre 2015
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3 commentaires:
Pas énormément de fâcheux dans mon voisinage, mais des tas de rustres.
Cornus : garde-toi bien d'en côtoyer !
Dans mon voisinage, non, mais un peu plus loin, si, hélas.
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