Aujourd'hui, lever très matinal mais pour la bonne cause : la cueillette des champignons. Chaque fois je râle que Jean-Claude m'oblige à me tirer du lit aussi tôt (nous avons tout de même près d'une heure et demie de route jusqu'au col des Echarmeaux), mais, chaque fois, j'aime revoir cette vallée de l'Azergues sous la brume à peine teintée par les premiers rayons du soleil, la vigne vierge qui rougit à notre passage, et flairer, en arrivant, les senteurs d'humus qui se dégagent des bois encore sombres. Ça vaut bien un sacrifice, non ?
Bottes enfilées, doudounes refermées, sacs à la main, nous voilà partis. Rien, d'abord, si ce n'est un parterre de dix amanites toutes plus belles les unes que les autres. Mais du comestible, pas le chapeau d'un. En revanche, partout des branches cassées, des arbres arrachés, des souches déterrées. Certains endroits sont méconnaissables. Les dernières tempêtes ont dû être violentes ici.
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Une sélection |
Et puis les premières chanterelles, et puis les premiers cèpes. C'est moi qui ai découvert le premier. Je suis comme un gamin : je mets mon point d'honneur à le dénicher celui-là, et c'est bien souvent le cas. Montée harassante dans les bois où nous croisons un couple de vieillards que nous saluons. A l'accent, ils sont ou Roumains ou bourguignons : en tout cas, de beaux "R" roulés....
Peu avant midi, nous arrêtons, avec une récolte assez bonne, principalement de cèpes. Plus un champignon un peu bizarre, une sorte d'éponge végétale que Cornus saura sans doute reconnaître...
Repas au col, mais nos anciens restaurateurs ne sont plus là depuis six mois. D'autres les ont remplacés. Le taxi anglais, que j'admirais chaque fois, n'est plus devant la porte; La serveuse, elle, est toujours la même et le menu aussi bon et peu onéreux.
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Trouvé contre une souche |
Et que croyez-vous que je fis en rentrant sur Lyon ? Comme souvent, j'ai terminé ma nuit, mais, rassurez-vous : c'est Jean-Claude qui conduisait. Demain, ce sera omelette aux cèpes !
(Vous avez remarqué mon titre à la Jana Austen ?)
8 commentaires:
Un sparassis crépu à première vue, je dirais sauf démenti formel de maître Cornus bien sûr. C'est paraît-il excellent avec du foie gras. J'ai des amis qui en raffolent, avec de la crème.
Je ne suis pas mycologue, mais je pense que Plume a raison.
Sinon, les cèpes, j'en suis jaloux.
J'adore lire ce genre de billet le matin.. J'en ai l'odeur des sous-bois moussus dans les narines (et de l'omelette aux cèpes!) :-)
encore un taxi anglais !
Plume : tu m'épateras toujours !
Cornus : c'était fait pour, et, ce soir, je les mange ! Mmmmm !
Jean-Pierre : je te dirai demain si elle était bonne ! Le contraire m'étonnerait !
Karagar : et sans accent, celui-ci !
Calyste > Aucun mérite vraiment, en vrai c'est un familier que par chez nous on surnomme chou-fleur, bien qu'il n'y ressemble qu'à l'éclosion. Mes formulations diplomatiques étaient un rien hypocrites :)
Plume> Hypocrites, je n'en doute pas un instant. D'ailleurs, il y a lieu de se poser la question quand cela ne l'est pas.
Des choux-fleurs, je pense que l'on appelle plusieurs espèces ainsi (je ne parle pas spécialement de la Bretagne), en particulier plusieurs espèces de clavaires et même le Polypore en touffe Grifola frondosa (Dicks.) Gray ou autres polypores proches.
Calyste> Evidemment, mais la chose ne restera pas impunie !
Plume : j'ai eu confirmation sur un bouquin.
Cornus : j'en rajoute une couche : omelette délicieuse, œufs d'un côté, cèpes de l'autre, comme j'aime !
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