mercredi 24 septembre 2014

Deux copines

Elles étaient deux amies, comme leurs mères l'avaient été avant elles, comme leurs fils le seraient après. L'une était un peu plus jeune que l'autre, l'autre un peu plus sage que l'une. L'une avait quatre enfants dont il reste deux, l'autre en avait sept dont il reste cinq : deux suicides chez l'autre, un accident et la maladie chez l'une.

Elles ont mené des vies bien différentes, l'une à déménager sans cesse, l'autre à rester toujours dans le même appartement inconfortable. L'une, avec la vieillesse et Parkinson, eut de plus en plus de mal à monter l'escalier pour aller voir l'autre, l'autre ne bougeait jamais de son village. Elles ne se virent plus pendant de longues années. Seul un fils de l'une entretenait le lien, en téléphonant parfois à l'autre, en lui envoyant fidèlement chaque début d'année une carte de vœux à laquelle elle répondait puis ne répondit plus. Les mains sans doute : l'écriture était devenue illisible.

Elles avaient toutes deux de très jolis prénoms. L'une est morte le mardi 16 septembre, l'autre le mardi 23, comme si elles s'étaient attendues pour partir ensemble. Elles seront enterrées dans le même cimetière, face au Mont Pilat, là où la nature est si belle.

L'une était ma mère, l'autre la mère d'Yvon.

16 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Calyste, j'ai une pensée tendre pour toi, même si tu le dis, c'est un soulagement, je sais aussi que c'est ta mère que tu aimes, tu aimais, que tu viens de quitter. Je t'embrasse les deux bras enlacés.

Petrus a dit…

Il y a tout juste un mois, je suis venu à Lyon pour l'enterrement de la maman de Fabrice. J'y pensais encore hier !
Tendres bises...

André a dit…

Les parents, s'ils deviennent âgés et faibles avant de nous quitter, inversent les rôles en devenant un peu nos enfants. Ils laissent alors un double vide. Quant aux frères et aux amants, s'ils meurent jeunes, ils le deviennent de plus en plus, avec l'écart des années...
Et nous avons besoin de tendresse autour de nous pour nous habituer à ces pertes. Ce que je te souhaite...

Jérôme a dit…

Je ne peux que supposer mais le soulagement est peut-être mêlé à une grande fatigue ; comme le chagrin à la douceur de voir la beauté autours du lieu où elle repose.

Une question: pourquoi le libellé "ténèbres"? Pour ceux qui partent ou pour ceux qui restent?

CHROUM-BADABAN a dit…

Là, je ne sais pas quoi dire alors je me tais.

Calyste a dit…

Valérie : Merci de ta tendresse.

Petrus : Merci , et aussi pour ton coup de fil.

André : oui, c'est un peu comme si je perdais à la fois ma mère et un petit enfant. Merci à toi.

Jérôme :la beauté de cet endroit m'a toujours réconforté, surtout à l'automne.Mais moi, je ne serai pas enterré là.

Chroum : ton silence, pourtant, m'est cher. Merci. Je t'embrasse.

Cornus a dit…

Que le Pilat leur apporte, et surtout t'apporte le réconfort, la sérénité. Même si tu ne le vois pas d'où tu es, je sais qu'il est aussi en toi et ne saurait te trahir.
Fromfrom et moi t'envoyons nos meilleurs baisers chaleureux.

Nicolas a dit…

......
Difficile d'écrire ce que je souhaite te dire, l'écriture a parfois ses limites. Mes pensées t'accompagnent.

Calyste a dit…

Cornus : J'ai toujours aimé cette vue, à la fois sauvage et familière. Je vous embrasse aussi tous les deux.

Nicolas : merci à toi aussi.

renepaulhenry a dit…

Idem. On ne sait jamais quoi dire dans ces cas là. Je me tais, je t'accompagne...

Anonyme a dit…

En pensées avec toi. Tendresses. Anna

Upsilon a dit…

Toutes mes condoléances... Je suis avec vous par la pensée.

Calyste a dit…

RPH : Merci

Upsilon : Merci

Anna : Tendresses aussi pour toi, Anna.

Olivier Autissier a dit…

Je n'ai évidemment rien de particulier à dire, ou de différent. cependant, je t'embrasse.

Jean-Pierre a dit…

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas déposé de commentaire sur ton blog, mais j'y reviens régulièrement avec plaisir pour suivre un chemin de vie,
de lectures et de voyages que tu racontes avec sensibilité et pudeur.
Je me sens un peu intrus dans ce moment mais ce soir je me permets néanmoins de t'adresser une pensée amicale.
Jean-Pierre

Calyste a dit…

Olivier : je t'embrasse aussi et n'oublie pas que tu es passé par là il n'y a pas si longtemps.

Jean-Pierre : merci à toi. Tes commentaires, même rares, me font toujours plaisir.