Je vois d'emblée l'intérêt un peu trouble que peut susciter un tel titre de billet. Pourtant, ce n'est pas moi qui l'ai trouvé mais l'éditeur, ne donnant qu'en sous-titre celui que je connaissais : Histoire véritable.
Lorsque je suais sur mes versions grecques au lycée (façon de parler puisque j'adorais ça), j'avais été frappé par l'originalité de l'une d'entre elles, qui nous faisait grâce des éternelles guerres entre Sparte et Athènes ou des questionnements spécieux (ou vus comme tels à l'âge que j'avais) de philosophes bavards. Il y était question, dans mon souvenir, de batailles entre diverses espèces de poissons dans le ventre d'une baleine, le tout donnant un texte totalement loufoque et assez drôle. Et c'était signé Lucien.
Eh bien, Folio a ressorti une partie du texte de L'Histoire véritable de cet auteur. Je ne pouvais pas manquer ça. Et, côté loufoquerie, je n'ai pas été déçu. Mais, si j'avais trouvé comique le texte court que je devais traduire, j'avoue avoir été peu à peu lassé par les aventures de ces marins aux confins du monde, même si certains passages sont truculents. A preuve celui-ci:
" D'abord, il y a le fait qu'ils (les habitants de la lune) ne sont pas enfantés par des femmes mais par des hommes, ils épousent en effet des hommes et ne connaissent même pas de terme pour désigner la femme. Jusqu'à vingt-cinq ans chacun d'eux sert d'épouse, après quoi, il devient un mari. Ils ne portent pas les enfants dans le ventre mais dans le gras du mollet. Lorsque l'embryon est conçu, le mollet grossit ; un peu plus tard, on ouvre le mollet et l'on sort l'enfant mort ; après quoi on expose celui-ci au vent, la bouche ouverte, ce qui lui rend la vie."
( Lucien, Sur des aventures que je n'ai jamais eues, Histoire véritable. Ed. Gallimard. Trad. de Pierre Grimal.)
mercredi 24 juillet 2013
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4 commentaires:
Ah ben dis donc, un polichinelle dans le mollet ça doit pas être facile pour marcher droit, à moins d'avoir des jumeaux !
C'est très drôle, j'adore. Mais peut-être faut-il le lire à petites doses pour ne pas se lasser ?
Tu n'avais jamais rencontré Lucien dans tes études ? Je crois que, moi, j'ai eu un prof de grec un peu farfelu.
Drôle en effet et sans doute un peu subversif, sauf peut-être pour un auteur grec.
Je suis en retard de lecture. J'y reviendrai plus tard.
Calyste > Si, en term', mais à l'époque je manquais affreusement de farfelu ! Et les extraits choisis étaient sans doute moins drôles. Mais je dois avoir quelque part un de ces fameux extraits Hatier couvert de gribouillis. En tout cas tu me donnes bien envie d'acheter cette édition-là.
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