Juin 2009 - Novembre 2010: celles-ci, il y avait longtemps qu'elles n'avaient pas servi. Alors, voilà, c'est fait. Avec beaucoup d'appréhension car, si ça s'avérait trop difficile ou douloureux, c'était un trait définitif qu'il me fallait tirer sur la course à pied.
Température idéale ce matin pour tenter l'expérience: soleil et juste ce qu'il faut de fraîcheur pour ne pas avoir trop chaud. Rouvrir le tiroir de la commode où sont entassés les vêtements de sport, retrouver ce qu'il me faut pour aujourd'hui en veillant à ne pas trop en mettre, ressortir les chaussures du placard, y glisser mes nouvelles semelles, celles qui font que, depuis presque un mois, je n'ai pratiquement plus mal au dos, celles qui rendent l'expérience réalisable, resserrer autour du bras la petite pochette pour la carte d'identité et le portable. Et c'est parti.
Une place pour me garer tout de suite en arrivant au Parc: c'est bon signe. Ne pas oublier les étirements sur un banc, toujours le même, et vaincre la dernière résistance qui me fait penser que je vais avoir l'air ridicule avec les quelques kilos en trop pris depuis deux ans. Un coup d'œil à d'autres coureurs me rassure bien vite. Et je sais que dans quelques mois, le bourrelet aura disparu. Je le sais parce que je vais tout faire pour.
Départ un peu trop rapide, comme d'habitude. Mon souffle court me le rappelle au bout de quelques centaines de mètres: il faut ralentir! Je retrouve rapidement des réflexes, des automatismes, comme par exemple celui de jeter un bref coup d'œil sur le côté avant de modifier ma trajectoire. Les dix premières minutes sont difficiles, non pas au niveau physique (je ne ressens aucune douleur) mais pour la respiration, qui se bloque à mi inspiration. Là aussi; il me faut régler le rythme. Je n'ai pas oublié comment il faut faire, et toutes ces techniques qui me reviennent rapidement me font sourire de contentement.
Peu à peu, je sens que j'accélère le mouvement, la foulée se modifie, le rythme respiratoire aussi. Au final, j'aurai bouclé le tour en 23 minutes, là où, autrefois, je mettais moins de 20 minutes. Mais je suis heureux: je l'ai fait. Nouveaux étirements sur le même banc. Le podologue et le kiné m'avaient conseillé de commencer doucement, une demi-heure maximum et à allure modeste. J'ai obéi pour l'allure modeste (bien contraint et forcé!) mais je vais m'empresser de transgresser le début de leur message: j'ai envie de faire un deuxième tour.
- Ce n'est pas raisonnable, Calyste, me dit ma conscience, toujours prompte à faire la leçon.
- Mais je vais le faire en marche rapide. C'est bien de marcher un peu après avoir couru, non!
Et je fais trois mètres en marchant avant de me remettre à courir!
- C'est pour compléter la demi-heure, me souffle ma mauvaise foi jamais à cours d'arguments. Je m'arrêterai à l'entrée de la voûte.
Sauf que l'entrée de la voûte passe et que je continue. Parce que je suis trop bien, parce que c'est un plaisir que je n'ai pas eu depuis trop longtemps, parce que je sais quel bien cela me fait au psychique (alors, le physique peut bien souffrir un peu), parce que le corps, dos et jambes compris, ne rechigne pas à l'effort.
Et puis une légère douleur au genou gauche, qui ne me lâchera plus pendant les cinq dernières minutes et me forcera à adopter à nouveau un train plus sénatorial (attention: jeune sénatorial, tout de même!). Je finis le deuxième tour: j'ai couru mes huit kilomètres. Après la troisième séries d'étirements, le genou se fait totalement oublier. Alors, je tiens ma promesse: je fais encore un peu de marche rapide.
Cet après-midi, un peu de courbatures dans les fesses, mais rien de bien méchant. Je vais un peu surveiller la machine pendant quelques jours et, si tout va bien, je recommencerai à m'adonner régulièrement à mon vice favori, à un de mes vices favoris. D'ailleurs, lors du deuxième tour, devant l'entrée principale de la Tête d'Or, un distributeur de tracts m'en a donné un pour une course à Miribel la semaine prochaine. Preuve que je n'avais pas l'air trop ridicule! Et si même, l'essentiel, c'est que j'ai vraiment pris mon pied, et les deux même!
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9 commentaires:
Ah que voilà une bonne nouvelle !
Je trouve aussi, Karreg! But wait and see!
Fais gaf' c'est une drogue! Je sais je suis complètement accro!
Je sais aussi, Fred. Je n'ai arrêté qu'à cause de problèmes de dos. En 2008, j'ai même couru le semi marathon de Lyon: un grand moment pour moi! J'espère bien le refaire un jour!
Super, mon grand. Attention tout de même au genou.
Va falloir qu'on parle ensemble de ces fameuses semelles... c'est là un sujet qui m'intéresse bigrement...
Quand tu veux, Chevalier. Ces petits détails peuvent effectivement améliorer bien des choses!
Je suis partagé. D'une part, je me réjouis parce que tu peux enfin refaire un truc que tu aimes et prouve ta bonne santé. D'autre part, ce genre d'exercice a toujours été pour moi un énorme supplice pendant ma scolarité, lors de mon service militaire. Aucun commencement de début de plaisir, juste une torture. Et pourtant, j'ai insisté.
Je suis un peu comme Cornus. Le seul plaisir que j'ai jamais eu, c'est celui d'avoir survécu à la course !
Mais je suis très content pour toi, parce que je ne doute pas un instant du bien que ça peut faire
Cornus et Christophe: mais moi non plus, je n'aimais pas vraiment ça autrefois. Cette passion est venue sur le tard. Rien n'est encore perdu pour vous! :-)
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