dimanche 14 novembre 2010

Momentini

Deux dans la semaine! On vous gâte!

- Aujourd'hui, j'ai appris quelque chose: l'origine de la montre- bracelet, qui a maintenant totalement détrôné son ancêtre, la montre gousset. C'est en 1904 que Louis Cartier a créé la toute première pour l'aviateur brésilien Santos-Dumont, un de ses amis, qui se plaignait de la difficulté de regarder l'heure sur sa montre gousset tout en pilotant, et ce sans lâcher les commandes. Cette nouvelle montre fut commercialisée en 1911. On sait le succès que la montre-bracelet a connu depuis! C'est le nom de Santos-Dumont qui a retenu mon attention: Yvon a quelques mois vécu dans cette rue à Lyon, dans un coquet rez-de-jardin où nous avons fêté avec lui et Pierre (tout nouvellement rencontré) mes vingt ans et d'où nous l'avons extirpé un peu plus tard alors qu'il venait d'ouvrir sa bouteille de gaz.

- Le (gros) livre que je lis actuellement m'ennuie un peu. J'ai envie de le terminer rapidement pour passer à d'autres titres qui m'attendent sur la commode. Alors je lis en diagonale, reprenant quelques lignes si le sens général vient à m'échapper. J'avance ainsi jusqu'à ce qu'une phrase m'accroche, je lis alors le paragraphe, la page, deux ou trois pages, parce qu'à nouveau l'intérêt de ma part est là. C'est reparti jusqu'au prochain ennui, à la prochaine lassitude. Ces romans sont les pires: on voudrait les lâcher et l'on n'y parvient pas parce qu'on y trouve régulièrement quelque chose à sauver.

- J'ai oublié dans ma liste des quinze auteurs quelqu'un qui pourtant a eu une importance considérable pendant mon adolescence: Hervé Bazin. Quel choc j'ai éprouvé en lisant Vipère au poing! Cette Folcoche qui servait de mère à Jean, le héros surnommé Brasse-Bouillon, elle me fascinait et m'épouvantait à la fois. Je ne pouvais concevoir qu'il existe des êtres aussi tyranniques et volontairement méchants! Aujourd'hui, j'aurais sans doute une approche différente. Pour mention, je voudrais simplement ajouter que Cronin a, lui aussi, beaucoup influé sur ma personnalité. Après avoir lu son roman Les Clés du Royaume, j'ai songé à entrer dans les ordres et à me faire missionnaire. C'est un projet qui m'a duré longtemps et ne m'a pas quitté facilement. Qui aujourd'hui lit encore ces deux auteurs?

- Le tableau de Edward Hopper sur la page de novembre de mon calendrier ne m'inspire pas du tout. Rien donc ce mois-ci. En revanche, le suivant!!!

- Dîné hier soir avec F. chez Brunet, un petit bouchon réputé. Cadre sympathique et traditionnel de ce genre de restaurant où l'image de Guignol côtoie les pots de beaujolais et où l'on se serre sur d'anciennes tables de bistrot. Tout aurait été parfait si les œufs en meurette avaient été plus chauds et la cervelle de veau salée. De plus, l'attente entre chaque plat fut assez longue (surtout pour obtenir le dessert) et ni la pauvre serveuse tchèque au fort dynamisme slave ni le jeune garçon freluquet à la voix de basse profonde ne parvinrent à faire face à l'afflux de clients. Heureusement, F. avait beaucoup de choses à me raconter, entre autres son voyage de cet été en Hongrie et Tchécoslovaquie. Mais en prenant le recul d'une journée, je suis un peu déçu par cette adresse pourtant célèbre. Peut-être un hasard malheureux. Il faudra que je réessaie, avec mes deux acolytes traditionnels par exemple.

9 commentaires:

zeus_antares a dit…

Vipère au poing évoquera le souvenir de leurs années de collège à ceux qui comme moi l'avait étudié en cours de français dans les années 1970. La méchanceté de "Folcoche" m'avait moins marqué que la détermination froide du narrateur à lui résister. A notre douce époque, la méchanceté aurait plutôt glissé de la mère vers l'enfant!
Si peu de monde lit encore Bazin, que dire de Claire Etcherelli et son Elise ou la vraie vie, au programme de français dans ces même années 70...

totem a dit…

Idem, Folcoche m'a beaucoup impressionné, et l'enfant narrateur subjugué; quand à Cronin, je n'ai jamais aimé, il figurait dans la bibliothèque du père trop dévot pour être intègre avec lui même.
J'apprends ce matin en parcourant les blogs que Oceania nous a quitté, j'en suis fort ému....Je lui avait rendu visite chez elle à Apt, nous avions conversé à baton rompu autour d'un jus d'orange...

karagar a dit…

A propos, je viens seulement de voir que j'étais tagué. Je réserve encore ma réponse.

Lancelot a dit…

Ce qui éclate surtout dans Vipère au Poing, c'est un humour grinçant, une ironie méchante, un sourire sarcastique de l'auteur sur sa jeunesse qui confèrent au livre un incurable optimisme. J'adore.

Je le relis régulièrement ! Ainsi, bien sûr, que les deux qui ont fait la suite (moins réussis, c'est vrai). Et les Bienheureux de la Désolation, et Madame Ex !

La mort d'Hervé Bazin, en février 96, avait été prsque ignorée des médias... à comparer avec l'avalanche d'hommages énamourés à Léon Zitrone deux mois plus tôt !ça m'avait écoeuré....

Question 'indicrètes' :
-C'est quoi, de qui, le "gros livre" en question ?
-C'est lequel, le Hopper de novembre qui ne t'inspire pas ?

Cornus a dit…

- Je ne pensais pas que la montre bracelet était aussi récente.

- J'ai aussi été très marqué par vipère au poing, étudié en 4ème. Je surnomais ma mère de Folcoche, et pourtant dieu sait qu'elle était éloignée de ce tableau (je disais juste ça quand je n'étais pas d'accord avec elle et ce n'était pas si méchant). Sinon, je me souviens aussi de ce que faisait le père : je veux parler de l'entomologie (étude de "mouches"), ce à quoi j'ai souvent pensé car la botanique n'en est pas si éloignée.

Calyste a dit…

A tous:Je ne pensais pas que ce roman avait encore autant de résonance aujourd'hui. J'ai vu le film qui en a été tiré, avec Catherine Frot, je crois. Honorable mais je n'y ai pas ressenti le choc reçu au moment de la lecture.

Au Chevalier curieux en particulier:- le gros livre, c'est celui dont je vais parler dans très peu de temps ici même. (hihihi, comme diraient les Bretons!)
- le tableau de Hopper s'intitule "Drug Store" et date de 1927. Je le trouve intéressant mais ne parvient pas à trouver un angle "d'attaque".

Calyste a dit…

A Totem: heureux de vous lire . Nous avions, Océania et moi, également projeté de nous rencontrer: sa maladie ne nous en a pas laissé l'occasion.

Laauco a dit…

Bah! chuis déçu que le tableau de novembre ne vous inspire pas M'sieur Calyste...pourtant s'en passe des choses dans les arrière-boutiques d'officines obscures!...

Calyste a dit…

Je n'en doute pas une seule seconde, Laauco! Allez, jetez votre masque, Monsieur! On vous a reconnu!