Non, ce n'est pas un remake approximatif d'un roman d'Alexandre Dumas: c'est le temps qu'il m'a fallu pour remettre les pieds dans ce bâtiment. La dernière fois, c'était en 1981, alors qu'il venait d'être construit, pour m'inscrire au concours national du CAPES de Lettres Classiques. C'est d'ailleurs cette fois-là que j'ai fini par l'avoir, après plusieurs tentatives infructueuses, alors que j'avais failli rebroussé chemin au milieu du hall et abandonner l'idée d'être enseignant.
Ce bâtiment, c'est le Rectorat. J'y avais rendez-vous pour valider trois années d'IPES faites au cours de mes études en fac et dépendant du régime fonctionnaires et pour les transférer au régime général de retraite dont je dépends puisque enseignant dans le privé sous contrat. Mon dossier attendait chez moi, sur un petit meuble près de mon bureau depuis 2007. Peut-être, cette année, ai-je admis l'idée de prendre cette retraite (en 2014, d'après mes calculs).
Alors que j'y entrais autrefois avec une légère appréhension, comme si j'étais coupable de quelque méfait, avec la honte, ravalée ou camouflée en une certaine révolte, de n'être que maître auxiliaire, aujourd'hui, je n'ai rien éprouvé de tel. La jeune femme qui m'a reçu était calme et humaine et avait l'air de connaître son affaire. Théoriquement, en janvier, ces trois années manquantes devraient apparaître sur mon relevé de carrière.
En sortant, j'ai eu une seconde la sensation d'être vieux. Alors je suis allé jusqu'à Bellecour, chez Decitre, pour m'acheter deux livres: Avec Bastien, de Mathieu Riboulet, que m'a conseillé Merbel, et Le Maître de Ballantrae, de Stevenson, parce que j'ai toujours aimé Stevenson (passion que je partage apparemment avec Antoine de Caunes, entendu hier soir dans La Grande Librairie sur TV5). Rien de tel que de traîner dans les rayons d'une librairie pour redonner le moral.
vendredi 5 novembre 2010
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8 commentaires:
En lisant, trop rapidement, ton dernier paragraphe, j'ai lu " j'ai eu une seconde la tentation d'être vieux" !!!! J'espère que tu n'as pas cédé à cette sensation-là !
le maitre de Ballantrae!! J'ai lu ce livre à 13/14 ans dans la foulée de l'Ile au Trésor. Ce livre m'a marqué, même si j'en ai oublié les détails aujourd'hui. Il me reste le souvenir d'une lutte et d'une haine implacables entre deux frères. Je devrais peut-être, surement, relire ce roman classé un peu vite dans le rayon littérature pour la jeunesse.
Si tu ne l'as pas encore lu, tu vas te régaler Calyste!
J'ai le souvenir également d'une belle adaptation télé au début des années 60 avec Georges Descrières et Paul Guers!!! mais là je vous parle d'un temps....
"Peut-être, cette année, ai-je admis l'idée de prendre cette retraite (en 2014, d'après mes calculs). [...] En sortant, j'ai eu une seconde la sensation d'être vieux."
Bizarre, le fait d'être à plus de vingt ans de ma retraite à moi ne me donne pas du tout, mais alors pas du tout, la sensation d'être jeune... c'est ce qu'on appelle se faire couillonner sur les deux tableaux... :D
En 2014 ? C'est pas que je voulais te vieillir, mais je pensais que cela allait arriver plus tôt.
Moi, ma retraite, j'y pense pas. Enfin, sauf une grosse inquiétude sur le plan financier, si finances il y aura encore... Sinon, emmerder de jeunes collègues jusqu'à mes 80 balais, ça ne me choque pas plus que ça (j'ai bien dit emmerder, pas travailler, faut pas pousser non plus).
Sinon, revenr sur les lieux d'une grande émotion passée et où on n'en menait pas large, je veux bien te croire car cela m'est arrivé. Mais j'ai su créer de nouveaux souvenirs plus glorieux et maintenant les souvenirs douloureux sont respoussés.
Cornus mon père a bossé jusqu'à 81 ans à plein temps et il n'avait pas honte non plus :D et lorsqu'il a annoncé qu'il prenait sa retraite, il y en a beaucoup qui ont tenté de le dissuader (même des jeunes !)
Je sors des librairies, armées de bouquins, en pressant le pas pour vite me vautrer dans un fauteuil et lire. C'est vrai que toute notion, d'âge disparait alors.
Des livres avec explications de textes ?? ;-D
Je ne cède (presque) jamais à une tentation, Karregwenn!!!!
D'un temps que je peux bien connaître, Charlus!
Il faut revoir tes bases mathématiques, Lancelot!!
Sympathique, le Cornus quand il veut! :-)
Moi, Valérie, avant de les lire, il faut que je les regarde, que je les feuillette, que je les tripote, que je les sente!
On ne parle pas boulot, Nicolas!
Valérie de Haute Savoie> Je sais bien que certains continent de bosser très longtemps après la soixantaine. C'est qu'ils ont la santé. Mes parents et plus encore mes grands-parents n'auraient pas été capables d'aller si loin car leur boulot étaient très pénibles et ils étaient usés. Mes grands-pères n'ont d'ailleurs pas fait de vieux os.
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