Penser jeudi m'a sans doute fatigué: je n'ai pas l'habitude!! Aussi pas de billet vendredi. Et aujourd'hui beaucoup trop de choses à dire après cette belle journée printanière passée dehors, dans les Monts du Lyonnais. J'aime prendre ainsi une journée, particulièrement en cette période de début d'automne, pour aller visiter la proche région de Lyon, des coins où l'on passe souvent pour aller ailleurs et où l'on s'arrête rarement.
Cette fois-ci, c'est Frédéric qui a eu l'idée de la destination: Saint-Martin-en-haut pour une cueillette de champignons. Partis très habillés, nous avons peu à peu enlevé les épaisseurs devant la chaleur de plus en plus importante qui régnait dans les sous-bois. De champignons, point trop, mais il y avait longtemps que je n'avais pas passé deux heures dans la mousse et les feuilles mortes, le dos penché, les yeux rivés au sol, à poser des questions à mes deux compères, Frédéric et Jean-Claude qui, eux, contrairement à moi, ont quelques lumières en mycologie.
A midi, apéritif à la terrasse d'un café près de l'église de Saint-Martin, un édifice à l'extérieur peu intéressant car construit, j'en suis presque sûr, par l'architecte lyonnais Bossan dont la ville a hérité de la basilique de Fourvière. Cet architecte a connu un tel succès au XIX° siècle dans la région que toutes les paroisses en ayant les moyens ont détruit leurs vieilles églises pour se payer un édifice du maître, édifices qui aujourd'hui paraissent bien peu attirants esthétiquement. C'est en tout cas mon avis.
Nous avons mangé dans ce même bar, à une petite table de bistro. Seuls clients, nous avons eu droit à tous les égards de la patronne et à de la bien bonne cuisine, en particulier un morceau de bavette sauce échalote dont je ne suis pas près d'oublier la tendreté. J'ai alors proposé de passer l'après-midi à visiter le musée du chapeau à Chazelle-sur-Lyon, à quelques kilomètres seulement. A notre retour à la voiture, le soleil s'était définitivement installé sur les monts et le ciel avait l'éclat de ceux du mois d'août.
Si vous passez dans la région, surtout ne partez pas sans avoir vu ce musée. C'est un petit bijou d'intérêt à la fois pour les pièces contenues, les machines exposées et la pédagogie des guides qui assurent une partie de la visite en alternance avec des vidéos et un itinéraire libre. Joie de retrouver, dans les témoignages enregistrés des derniers ouvriers chapeliers de Chazelle (la dernière fabrique a fermé en 1997, c'était la dernière de France), l'accent et le phrasé de Saint-Étienne et de Lyon mélangés; émotion devant les photos de ces ouvriers et ouvrières dont le métier consistait parfois en un travail de force; admiration des dernières machines sauvées, en bois et cuivre très souvent, avec des mécanismes apparents d'une grande beauté; envie de toucher à tout, de caresser des doigts après la caresse du regard, en particulier les formes si belles en bois de tilleul (parce que le tilleul se travaille bien et résiste à la fois à l'eau et à la chaleur).
La partie exposition de chapeaux anciens ou ayant appartenu à des personnalités connues du monde de la politique, du music-hall ou du milieu sportif est également très intéressante et très belle. On peut voir aussi des chapeaux portés lors des défilés de présentation des nouvelles saisons des grands couturiers français ou des grandes marques de la mode, telles Nina Ricci, Hermès ou, dans le style qu'on lui connaissait, Paco Rabanne. Nous avons pu également visiter une exposition temporaire qui devrait fermer ses portes demain soir: Le Chapeau, pas si bête! mais j'en parlerai plus tard car j'y ai eu une grosse surprise et la narration de cette partie de la visite m'entraînerait trop tard pour ce soir!
Bien belle journée, en tout cas. Tout le monde de bonne humeur, tout le monde souriant et plaisantant, de la bonne cuisine, un temps estival, un épisode culturel qui a séduit tout le monde. Fourier, le philosophe utopiste, distingue douze passions : cinq sensuelles (cinq sens), quatre affectueuses (amitié, ambition, amour et familisme c'est-à-dire passion familiale) et trois mécanisantes dont la composite, plaisir dualisé, réunissant bonheur des sens et de l'âme. Nous étions en plein dedans aujourd'hui, non?
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6 commentaires:
Voilà un reportage qui m'a directement parlé.
Les champignons ! Je suis malheureux ici car ils n'y sont pas nombreux, ou alors nombreux pas longtemps, d'autant que j'évite d'en ramasser dans beaucoup d'endroits. J'attends les vacances de la Toussaint pour tenter de me rattraper en pays autunois.
L'église de Saint-Martin-en-Haut ne m'a jamais attirée, mais j'ignorais son origine.
Et le musée du chapeau, j'avais été épaté lorsque nous sommes allés le visiter en avril 2007 (http://cornusrexpopuli.canalblog.com/archives/2007/04/12/index.html).
Si j'allais voir ce musée je serais malade d'envie ! J'adore les chapeaux. J'en avais une belle collection (mère, grand-tantes et grand-mères étaient "des femmes à chapeau"), tout perdu, jeté un jour à la poubelle par mon père pris d'une soudaine envie de nettoyage de grenier. Grr !!!nical
le "nical" n'est pas dans le texte ! C'est le code qui s'est fichu là je ne sais comment...Les clics du matin sont parfois hasardeux.
Plus encore que l'exposition proprement dite des chapeaux, ce que j'ai trouvé intéressant, ce sont les explications très pédagogiques sur le processus de fabrication, du poil sur le lapin au feutre sur la tête du monsieur. Et la beauté des machines. On entrait de plein pied dans un autre monde. Mais, Dieu merci, le chapeau semble aujourd'hui reprendre... du poil de la bête et la mode s'en répand peu à peu.
La "tendreté" de la viande...? Ca existe vraiment, ou c'est un néologisme façon Ségolène....?
Non, non, Lancelot, la "tendreté", ça existe vraiment. C'est même le seul mot approprié. Pas de Ségolène là-dessous!
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