Entre ces deux billets, j'ai terminé les quatre ou cinq pages qu'il me restait à lier du Vieil Homme et la mer, d'Ernest Hemingway. De lui, j'avais lu, il y a des années, ou plutôt tenté de lire, Pour qui sonne le glas?, et je n'avais pas aimé.
Pour Le Vieil Homme et la mer, c'est un peu différent. Je ne comprends pas qu'on le fasse lire à des enfants parce que ce que ressent le vieil homme dans son bateau, d'abord pendant la bataille avec l'espadon, ensuite lors de l'attaque des requins, n'est compréhensible qu'avec un certain nombre d'"heures de vol" ou une vie aux péripéties lourdes à porter. Le voir comme un roman d'aventures serait une absurdité, comme la narration d'un exploit sportif encore pire.
Pour ma part, je n'ai pas accroché immédiatement, ce n'a pas été une de mes lectures préférées mais je reconnais une sorte d'"exploit" littéraire à avoir écrit ainsi cent cinquante pages sur presque rien. Il m'est même arrivé, au long de quelques pages, de me laisser prendre par le récit. Mais je pense que je suis irrémédiablement réfractaire au style d'Hemingway, au rythme de ses phrases.
L'incipit est pourtant un petit bijou, à mon goût.
Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément et sans remède salao ce qui veut dire aussi guignard qu'on peut l'être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.
(Le Vieil Homme et la mer, Gallimard. Trad. de Jean Dutourd)
mercredi 13 octobre 2010
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